La sonde européenne Rosetta pu prendre plus de 400 images de l'astéroïde Lutetia qu'elle a survolé samedi
Selon des responsables de l'Agence spatiale européenne (ESA), c'est "un nouveau monde" qui a été découvert, évoquant un "jour historique".
Des "images fantastiques" montrant des cratères et de nombreux détails ont pu être prises, s'est félicité Holger Sierks (Institut Max Planck).
"Ces découvertes vont occuper les scientifiques pendant des années", a ajouté le chercheuur responsable de caméra Osiris (Optical, Spectroscopic and Infrared Remote Imaging System)
qui équipe la sonde.
Il a précisé que "plus de 400 images" avaient été prises.
Un corps céleste de 130 km de diamètre
La sonde européenne Rosetta est passée samedi vers 16H10 GMT à quelque 3.200 km de l'astéroïde Lutetia, un objet massif d'environ 130 kilomètres de diamètre, situé entre les orbites de Mars et de Jupiter et qui pourrait renseigner sur le passé du système solaire, de découvrir la composition interne de Lutetia et de savoir si elle fait partie des astéroïdes les plus primitifs riches en composés à base de carbone, ou si c'est un des rares astéroïdes métalliques.
Lancée en 2004 sur les traces d'une comète avec laquelle elle a rendez-vous en 2014, Rosetta avait déjà, en 2008, fait une première incursion dans la principale ceinture d'astéroïdes qui réunit des dizaines de milliers de corps rocheux de formes et tailles diverses.
La sonde avait alors pu s'approcher à 800 km d'un astéroïde plus petit, Steins, mesurant moins de 6 km de long.
Le gros astéroïde Lutetia a été découvert en 1852 à Paris, d'où son nom tiré du nom latin de la capitale française.
La sonde Rosetta a une mission d'"archélogie spatiale"
Lancée en 2004, Rosetta a une véritable "mission d'archéologie spatiale", selon les termes de Marcello Coradini, chef de l'exploration robotique de l'Agence spatiale européenne (ESA). Il rappelle que la pierre de Rosette, qui a inspiré le nom de la sonde, avait permis à Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes.
L'objectif de Rosetta, dont la destination finale est la comète 67/P Churyumov-Gerasimenk, sur le noyau de laquelle elle doit larguer son module Philae en novembre 2014, est d'interpréter l'évolution du système solaire depuis sa naissance.
Mais ce long périple va connaître des changements de tempo importants: vers le milieu de 2011, Rosetta qui sera alors à près d'un milliard de km de la Terre entrera en "hibernation", avant d'être "réveillée" au printemps 2014, peu avant sa rencontre avec la comète.
Décidée dès 1993, lancée en 2004, cette mission qui s'achèvera en 2015 lorsque Rosetta accompagnera la comète dans sa course en direction du soleil, aura été celle de "toute une vie", ont souligné samedi des scientifiques de l'ESA.
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