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L'Electronic Sport World Competition (ESWC), la coupe du monde des jeux vidéo : une compétition sportive comme une autre

Les 600 meilleures équipes et joueurs du monde s"affrontent depuis jeudi et jusqu"à dimanche à Marne-la-Vallée en Seine-et-Marne.En France, les sports électroniques sont considérés comme un loisir. Pourtant les équipes présentes lors de cet événement mondial ont tout de celles que l"on voit dans d"autres sports : l"état d"esprit comme le maillot.
Article rédigé par Louis San
France Télévisions
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L'équipe polonaise de Counter Strike, sponsorisée par BenQ - 01/07/10 (Louis San)

Les 600 meilleures équipes et joueurs du monde s"affrontent depuis jeudi et jusqu"à dimanche à Marne-la-Vallée en Seine-et-Marne.

En France, les sports électroniques sont considérés comme un loisir. Pourtant les équipes présentes lors de cet événement mondial ont tout de celles que l"on voit dans d"autres sports : l"état d"esprit comme le maillot.

Dans la salle des congrès du New Port Hotel -un établissement du Disney village- où se tiennent les épreuves, un simple coup d"œil suffit à comprendre que l"on est en présence de compétiteurs.

Au milieu des nombreuses tables soigneusement alignées, des ordinateurs et des kilomètres de câbles cachés, on distingue des groupes reconnaissables à leur tenue. Ce sont les différentes "team", comme on dit dans le jargon ; les équipes si l"on veut éviter les anglicismes.

Chacune a son maillot, ses couleurs. L"équipe française de Counter Strike, "Burning !", joue en noir. Des Malaysiens et des Polonais sont en blanc, des Ukrainiens en jaune à rayures bleues, des Allemands en noir et mauve. Les joueurs portent des t-shirts ou des polos semblables à ceux de joueurs de football ou de rugby : des vêtements (parfois) bardés de sponsors avec le "nickname" (le pseudo) floqué dans le haut du dos. En lieu et place des Gourcuff, Chabal, Kaka, on lit des Maj3R, des Margeta ou encore Yooshoow.

Au-delà du visuel, l"ambiance est réellement celle d"une compétition sportive. Tous les participants sont là pour donner le meilleur d"eux-mêmes, et gagner. Ils le montrent et le font entendre. Des cris de rage, et d"encouragement ponctuent le calme relatif produit par les ventilateurs des terminaux, le cliquetis des claviers, des manettes et des glissements de souris.

"Good job boys, keep it up !"
Certaines grandes team internationales, venues par exemple des Etats-Unis ou d"Ukraine ont des coachs. Pendant que l"équipe joue et communique grâce à ses casque-micro, le manager, qui se tient derrière, les encourage en hurlant des "Here we go" ("On y va"), "Good job boys" ("Bon boulot les gars"), "Keep it up" ("Ne baissez pas les bras"). Le même cinéma haut en couleurs et en décibels est joué par l" équipe adverse, toute proche. Chaque fin de round est l"occasion de pousser un cri de joie ou d"énervement. De quoi échauder les esprits de ses adversaires et de ses partenaires.

Devant l"hôtel, les équipes se concertent ou font le débriefing. Les cigarettes se fument rapidement. Les yeux sont rouges de nervosité. La tension se lit sur les visages.

Dans un coin de la salle, deux adversaires d'un de simulation de voitures, Need for Speed : shift, se hurlent dessus à l"issue d"une course. Venants tous deux de pays différents, ils échangent en anglais, remettent mutuellement en cause le fair-play de l"autre pendant l"épreuve. Mais ils contestent ensemble la décision du juge-arbitre qui est obligé d"aller visionner la course avec des collègues.

Là-bas, un joueur de World of Warcraft III brise son clavier de rage après avoir perdu. A côté, un jeune joueur adolescent qui vient de connaître la défaite a les larmes aux yeux. Mais il est cordialement salué par son adversaire. Un respect de l"adversaire partagé par tous ces compétiteurs d"un genre nouveau.

Enfin, comme dans toute grande épreuve sportive, il y a un enjeu. Hormis le titre très convoité de champion du monde, il y a de l"argent à gagner, comme lors de grandes compétitions, telle Roland Garros. Sans flirter avec les millions du tournoi parisien du Grand Chelem, il y a cette année pour la coupe du monde de jeu vidéo 213.000 dollars à se partager entre les vainqueurs des différentes épreuves.

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