Des milliers de webcams piratées en France
Chambre d'enfant, salon, club de gym... Au total, 2 059 webcams françaises sont accessibles sur un site russe. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont aussi concernés.
Attention à votre mot de passe. Des milliers de vidéos provenant de webcams, de caméras de surveillance ou même de moniteurs bébés au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en France, ont fait leur apparition sur un site russe. La mise en garde a été lancée, jeudi 20 novembre, par le gendarme britannique du numérique. Au total, plusieurs dizaines de pays sont concernés. Le site russe, qui opère depuis un mois, profite d'une défaillance des systèmes de protection ou de l'absence de mot de passe pour accéder à ces images.
"Un manque de sécurisation de ces appareils"
Les images de plus de 4 500 caméras aux Etats-Unis, 2 059 en France et 500 au Royaume-Uni, ont fait leur apparition sur ce site, dont une filmant la chambre d'un enfant à Birmingham, une autre un club de gym à Manchester ou encore un pub à Stratford. Le Pakistan, le Kenya ou le Nicaragua sont aussi concernés, mais dans une moindre mesure. Le site classe les images par pays et par appareil. La marque de caméras la plus citée est la chinoise Foscam, suivi par l'américaine Linksys et la japonaise Panasonic.
Le hacker à l'origine du site, Insecam.cc, a deux objectifs : il "souhaite dénoncer le manque de sécurisation de ces appareils reliés au web", rapporte Le Figaro.fr. Mais il tire également profit de cette initiative voyeuriste en récupérant de la publicité sur son site.
Changer son mot de passe
Le commissaire à l'information du Royaume-Uni, Christopher Graham, interrogé jeudi matin sur la radio BBC 4 (article en anglais), a déclaré qu'il avait demandé aux autorités russes la fermeture de ce site. En attendant, il a appelé les détenteurs de caméras à changer leurs mots de passe et à les sécuriser davantage. "Nous devons grandir à ce sujet. Ces instruments sont très pratiques si vous voulez vérifier que votre enfant ou votre boutique vont bien, mais tout le monde peut y accéder à moins que vous n'ayez un mot de passe efficace, a-t-il expliqué. Si vous tenez à votre vie privée, prenez les mesures de sécurité basiques" ou alors "éteignez vos appareils".
Christopher Graham a par ailleurs salué la coopération avec les autorités des autres pays concernés. "Je pense que cela a démarré à Macao et Hong Kong, qui ont alerté les Australiens. Ils ont alerté les Canadiens qui nous ont alertés", a-t-il détaillé. Il a avoué n'être au courant que depuis 24 heures seulement. Selon lui, le site géré par des Russes est enregistré dans un territoire offshore sous administration australienne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.