Yvan Colonna a été condamné lundi à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac
Les neuf magistrats de la cour d'assises spéciale de Paris l'ont reconnu coupable du meurtre mais n'ont pas totalement suivi les réquisitions de l'accusation, qui demandait la perpétuité mais avec une période de sûreté de 22 ans incompressible.
La défense, qui avait plaidé l'acquittement, a décidé de se pourvoir en cassation.
Lundi, a l'énoncé du verdict, Colonna a crié "je suis innocent" et a quitté le box des accusés après avoir embrassé son fils Jean-Baptiste, 21 ans, et son frère Stéphane. Sa nouvelle épouse s'était mise à pleurer au moment où il avait été déclaré coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés.
Le président a lu une motivation détaillée du verdict, déclarant Yvan Colonna, 51 ans, coupable d'avoir participé à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, en septembre 1997, et à l'assassinat du préfet, le 6 février 1998, à Ajaccio. "Yvan Colonna a tenu le role du tireur lors de l'assassinat", a jugé la cour.
Yvan Colonna, 51 ans, qui n'a cessé de clamer son innocence, a été condamné deux fois à perpétuité pour l'assassinat du préfet, le 6 février 1998 à Ajaccio, et pour l'attaque en septembre 1997 de la gendarmerie de Pietrosella, où l'arme du crime avait été dérobée. Le verdict d'appel en 2009, alourdi d'une période de sûreté de 22 ans, a été annulé par la Cour de cassation pour vice de forme en 2010.
"J'ai jamais tué personne, j'ai jamais pensé tuer quelqu'un, j'ai jamais imaginé participer au meurtre de quelqu'un", avait déclaré Yvan Colonna avant que la cour d'assises spéciale de Paris se retire pour délibérer.
Les avocats ont plaidé l'acquittement
Ses avocats ont plaidé l'acquittement, insistant sur les "irrégularités" de l'enquête et les "turpitudes" des policiers qui l'ont dirigée, et ont dénoncé une instruction menée uniquement "à charge".
Ils ont demandé à la cour de ne pas "sacraliser" la parole des accusateurs d'Yvan Colonna, auxquels la police aurait selon eux "soufflé" son nom car ils le soupçonnaient "depuis décembre 1998".
De son côté, l'accusé a tenté de montrer une nouvelle image de lui-même, plus personnelle, sans rien renier de ses convictions nationalistes. Alors qu'il avait jusqu'à présent nié toute connaissance du "groupe des anonymes" qui a revendiqué l'assassinat, il a admis que son ami Pierre Alessandri - l'un des six membres du commando condamnés en 2003 - lui avait proposé d'en faire partie peu après l'attaque contre Pietrosella.
Il a assuré avoir "décliné l'invitation" et n'avoir par la suite "jamais posé une question, jamais cherché à savoir".
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