Villepin réunit ses sympathisants
Dominique de Villepin a organisé mardi soir une réunion publique avec ses partisans à la Maison de l'Amérique latineDominique de Villepin a organisé mardi soir une réunion publique avec ses partisans à la Maison de l'Amérique latine
Devant un millier de membres de son club politique, le Club Villepin, l'ancien Premier ministre a estimé que la France "ne peut plus vivre avec une concentration du pouvoir, une personnalisation du pouvoir qui nuit à son efficacité".
Qualifiant ce rassemblement "d'acte fondateur", il a proposé une "alternative républicaine".
"Nous le voyons avec l'esprit de cour. Plus le pouvoir est concentrĂ© et moins il est efficace. Quand nous vivons Ă l'Ăšre d'une dĂ©mocratie d'opinion oĂč jour aprĂšs jour, ce sont les polĂ©miques qui font l'actualitĂ©, nous n'obtenons pas les rĂ©ponses aux problĂšmes, nous ne rĂ©pondons pas aux prĂ©occupations des Français parce qu'une polĂ©mique chasse l'autre", a dit Dominique de Villepin, tout juste dĂ©gagĂ© des longues auditions du procĂšs Clearstream.
"On l'a vu récemment avec un certain nombre d'affaires qui ont occupé le devant de la scÚne", a-t-il lancé en allusion aux polémiques sur les écrits de Frédéric Mitterrand et sur les ambitions de Jean Sarkozy. "Une fois le rideau de fumée dissipé, qu'en est-il de l'attente de nos compatriotes ?", a-t-il demandé.
Entouré de sa garde rapprochée de quelques députés UMP, l'ancien Premier ministre a proposé une "alternative républicaine", en admettant que "cela ne se construit pas en un jour" et qu'il faut "du courage".
"Merci pour aujourd'hui et merci pour demain", a-t-il lancé à ses partisans, en allusion à la présidentielle de 2012. Il avait déclaré en ce sens, mardi au Parisien, qu'il se considÚrait "clairement comme une alternative à Nicolas Sarkozy".
Déclaration à laquelle il ajoutait ses différences avec le président de la République: "J'ai des idées différentes sur la laïcité, l'indépendance de la justice, le pacte républicain, la politique étrangÚre."
Un pas vers 2012 ?
Certains y voient donc déjà un pas vers une candidature aux élections présidentielles de 2012. Le Parisien titrait d'ailleurs mardi son papier ainsi: "Comment Villepin prépare 2012". "Il n'exclut rien", prévient le député UMP Georges Tron (Essonne), qui évalue qu'il ferait "10% à 15% si le premier tour avait lieu demain". Un autre député UMP, Jean-Pierre Grand (Hérault) tempÚre un peu: "C'est un homme d'Etat, de rassemblement, mais 2012, c'est loin."
L'ancien Premier ministre dĂ©clare quant Ă lui, un peu paradoxalement, qu'il n'est pas "dans une stratĂ©gie d'opposition" au prĂ©sident. Il pense cependant "qu'une autre politique est nĂ©cessaire, indispensable" mĂȘme.
Au sein de la majorité certains perçoivent déjà une menace. "La stratégie du président, c'est de faire 30% - 33% au premier tour de la présidentielle. Si Villepin lui prend 6%, il peut perdre", calcule un membre du gouvernement.
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