: Vidéo Un immeuble de l'Aube infesté de cafards, le bailleur et un locataire s'accusent mutuellement

Les images, filmées avec un smartphone, provoquent instantanément le dégoût. Un immeuble de La Chapelle-Saint-Luc (Aube), dans la banlieue de Troyes, est littéralement infesté de cafards. Alexandre Afchain, auteur de la vidéo et locataire d'un appartement particulièrement touché, a décidé de ne plus régler son loyer pour protester contre cette situation, indique le quotidien local L'Est-Eclair, mardi 11 août. 

"Ils doivent payer pour ce qu'ils m'ont fait subir"

Alexandre Afchain, intérimaire de 34 ans, vit dans cet appartement insalubre avec sa femme enceinte de 5 mois et deux enfants de 2 et 4 ans, ainsi qu'un chien. Au téléphone, il est particulièrement remonté. "La situation dure depuis 5 ans, et c'est de pire en pire, assure-t-il à francetv info. Mon enfant de 2 ans se réveille la nuit à cause des cafards, je possède un certificat médical qui prouve qu'il a contracté la gale à cause des piqûres !" Selon lui, les deux interventions effectuées en 2014 dans l'immeuble par le bailleur social, Mon Logis, n'ont rien réglé. 

"Aujourd'hui, les cafards ont infesté tous mes meubles. Ils arrivent même à entrer dans le frigo, fulmine Alexandre Afchain. A chaque fois que j'ai contacté le bailleur, ils m'ont pris de haut. Il a fallu que j'arrête de payer mon loyer et que je prévienne la presse pour que la situation commence à évoluer." Le locataire compte bien entamer des poursuites avec les voisins qui le souhaitent pour obtenir des dommages et intérêts. "Ils doivent payer pour ce qu'ils m'ont fait subir, c'est inhumain", finit-il par lâcher.

Le locataire accusé par un voisin et le bailleur

Tous les voisins interrogés par francetv info confirment que l'invasion de cafards concerne l'ensemble de l'immeuble. Mais l'un d'entre eux accuse Alexandre Afchain d'en être en partie responsable. "Malgré le nettoyage effectué, il a gardé longtemps ses meubles infestés alors qu'il aurait dû s'en débarrasser", affirme cette source, qui ajoute que le trentenaire a fait par ailleurs l'objet de plaintes en raison de problèmes de voisinage. "Mon Logis ne fait peut-être pas toujours le maximum d'efforts, mais lui n'a pas aidé non plus !", conclut la même source.

De son côté, le bailleur social reconnaît que l'immeuble pose problème depuis quelques années. "Nous avons des contrats avec des prestataires spécialisés dans ce type d'intervention, qui interviennent chaque année chez nos locataires. Mais Alexandre Afchain a refusé à plusieurs reprises d'ouvrir sa porte pour que les équipes fassent leur travail", explique une responsable de Mon Logis à francetv info.

"C'est comme un problème de poux dans une classe"

"Et lorsque nous avons envoyé, à sa demande, des spécialistes pour un traitement approfondi de son appartement, il a refusé de se soumettre au protocole spécial qui était requis." Et de souffler, fataliste : "A l’école, si toute une classe a des poux mais qu'un seul enfant refuse de se soumettre au traitement, le problème persiste."

Alexandre Afchain, de son côté, explique avoir refusé le dernier traitement car l'équipe envoyée par son bailleur lui réclamait de se débarrasser de la nourriture présente dans l'appartement. "Elle était à l'abri dans des boîtes, et je n'ai pas les moyens de la jeter, car je dois nourrir mes enfants !" explique-t-il à francetv info.

L'affaire devrait bientôt connaître son dénouement, puisqu'une procédure de relogement a été ouverte. Mon Logis espère profiter du départ du locataire pour lancer le traitement de choc dont l'immeuble a besoin.