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Une policière du commissariat de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) s'est suicidée lundi avec son arme de service

Agée de 39 ans, mariée, sans enfant, elle s'est tiré une balle dans le coeur alors qu'elle se trouvait seule dans son véhicule de service.Selon les enquêteurs, elle se plaint dans une lettre, qu'elle a laissée dans la voiture, de la culture du résultat de plus en plus pesante dans son service, et dans la police nationale en général.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Des fonctionnaires de police au travail (photo d'archives) (AFP - Jean-Philippe Ksiazek)

Agée de 39 ans, mariée, sans enfant, elle s'est tiré une balle dans le coeur alors qu'elle se trouvait seule dans son véhicule de service.

Selon les enquêteurs, elle se plaint dans une lettre, qu'elle a laissée dans la voiture, de la culture du résultat de plus en plus pesante dans son service, et dans la police nationale en général.

"Elle évoque les réformes en cours, qui compliquent la tâche au quotidien des fonctionnaires de police", a déclaré le procureur de Grasse, Jean-Michel Cailliau.

Selon cette source, cette policière, spécialisée dans les enquêtes techniques, n'avait jamais posé le moindre problème dans son travail. Excellent élément, elle n'était pas dépressive et rien ne pouvait laisser deviner son geste, a précisé le procureur. "La nouvelle a surpris tout le monde. Jamais elle ne s'était plainte de quoi que ce soit", a-t-il souligné.

A l'annonce de ce suicide, certains de ses collègues ont mis en cause sa hiérarchie, sous couvert d'anonymat, rapporte Reuters.

Une enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Grasse: il semble que la jeune femme ait pris la peine de commettre son geste hors zone police, selon le procureur.

De son côté, la direction générale de la police nationale (DGPN) devrait ouvrir une enquête administrative sur "la gestion du commissariat de Cagnes-sur-Mer", a fait savoir le syndicat Alliance Ce dernier "s'étonne du manque de compassion de la hiérarchie locale qui n'a qu'une préoccupation: les bonnes statistiques du commissariat". Il évoque par ailleurs le "management moyennageux de 'petits mandarins locaux'". "Ce n'est pas la première fois que nous signalons les méthodes de management peu orthodoxes du commissaire de Cagnes", renchérit Alliance, en précisant que la policière venait de changer d'unité "contre sa volonté".

De son côté, Unité Police-SGP-FP dénonce "une politique des chiffres" qui "coupe la police de la population".

Selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), il y a chaque année entre 40 et 50 suicides de policiers et ceux qui passent à l'acte le font majoritairement avec leur arme de service.

Les suicides de policiers directement liés à des conditions de travail sont très rares, affirment les quelques études effectuées à ce sujet. Selon la dernière en date, celle de l'NSERM le risque de suicide dans la police est supérieur de 36 % à celui du reste de la population.

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