Une opération de déminage d'une bombe de la 2e guerre mondiale a été menée à bien dimanche à Caen
Il s'agissait d'une des plus importantes opérations de déminage jamais organisées en France: 15 % de la population de la cité normande a été évacuée, soit 20.000 personnes.
Le déminage de la bombe américaine datant de la Seconde guerre mondiale s'est "très bien passé" et "a été plus rapide que prévu", a indiqué le préfet du Calvados.
Dès 7h, les forces de l'ordre avaient mis des barrages en place autour de la zone. Sous la grisaille et quelques flocons, 300 habitants qui n'avaient pu être accueillis par des proches, ont afflué en navette ou par leurs propres moyens vers le Centre des congrès de Caen, aménagé pour les recevoir.
L'engin à désamorcer, une bombe de 500 kg dont 265 d'explosif, avait été retrouvé fin janvier en centre-ville, à l'occasion d'un chantier sur le campus universitaire.
Pour le neutraliser, il a fallu fermer une zone de 800 mètres de rayon, incluant le petit quartier touristique de Vaugueux.
"On a commencé la neutralisation à 10h20 et il a fallu une heure en tout pour terminer le process", a expliqué à l'AFP Jean Marzolini, le chef des services de déminage pour la Basse-Normandie, la Sarthe et la Mayenne.
Dès 13h45, les sirènes ont retenti dans la ville pour indiquer la fin de l'opération, au lieu de 17h00 comme prévu.
La bombe a été stockée en un lieu tenu secret près de Caen et sera à terme détruite sur le site militaire de Fontevraud (Maine-et-Loire).
Les Alliés ont déversé plus de 10.000 tonnes de bombes pour raser et libérer Caen à l'été 1944. Une stratégie contestée qui a entraîné la mort de près de 1200 civils, selon les historiens.
La bombe à désamorcer dimanche a "très vraisemblablement" été larguée le 6 juin 1944 lors du premier bombardement allié, le plus meurtrier, avec 500 morts, car "il a surpris les gens en train de manger vers 13h30", explique un enseignant de l'université de Caen, Jean Quellien. Lors des bombardements suivants, la population put se réfugier dans des abris.
Dans la région Ouest, Brest, qui a subi des bombardements dès 1940, a connu trois opérations de déminage en 2009. Parmi les records, Nantes a évacué 20.000 habitants le 17 septembre 2006.
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