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Une association humanitaire française suspectée de financer le jihad en Syrie

Deux des principaux dirigeants de l'association Perle d'espoir ont été mis en examen vendredi. 

Article rédigé par franceinfo
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Un camp de réfugiés à Idlib, en Syrie, le 4 octobre 2014.  (AHMED DEEB / ANADOLU AGENCY)

Ils sont accusés de financer le jihad en Syrie via une association humanitaire. Deux dirigeants de l'association française Perle d'espoir ont été mis en examen vendredi 21 novembre pour financement du terrorisme et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, révèle Le Monde.fr (lien pour abonnés).

Dès le mois d'avril, la sous-direction antiterroriste et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), avaient été cosaisies de l’enquête par le parquet de Paris, rappelle le site d'information. Les services de renseignements les suspectent d'avoir profité de ses convois humanitaires pour financer des groupes de combattants syriens, explique le quotidien.

Si trois autres membres de l'association ont été relâchés à l'issue de leur garde à vue, Nabil O., a été placé en détention provisoire. Les enquêteurs s'intéressent particulièrement aux déclarations et aux photos qu'il a publiées sur les réseaux sociaux, au cours de ses séjours en Syrie. Quant à la présidente de l’association, Yasmine Z., elle a été placée sous contrôle judiciaire, explique Le Monde.fr. 

La complexité des alliances en Syrie sème le doute

Les enquêteurs s'appuient notamment sur le fait que "les membres de Perle d’espoir sont entrés en contact à l’été 2013 avec le cheikh Bassam Ayachi." Cet imam franco-syrien a purgé quatre ans de prison en Italie pour terrorisme avant de rejoindre la Syrie en décembre. "C’est par son entremise que les membres de l’association auraient noué des contacts en Syrie pour leur premier convoi", rapporte Le Monde.fr. Chargé de matériel médical, ce dernier a été livré à Idlib "fief de la Brigade des faucons du Cham, affiliée au Front islamique".

Or, rappelle Le Monde.fr, "le Front islamique est une nébuleuse de rebelles salafistes – mais non djihadistes – opposée à Bachar Al-Assad comme à l’Etat islamique (EI)". Par un jeu d'alliances instables dans cette région en proie à la violence et au chaos, ce groupe "considéré comme un allié objectif de l’Occident (...) s’est cependant rapproché localement d’Al-Nosra, qui a prêté allégeance à Al-Qaida, pour résister aux offensives de l’EI."  Une porosité qui illustre la difficulté pour les enquêteurs à définir "la nature 'terroriste' des agissements des suspects", écrit encore le Monde.fr.

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