Cet article date de plus de quatorze ans.

Un rassemblement pour soutenir l'iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani s'est tenu samedi sur l'esplanade du Trocadéro

Des organisations françaises de défense des libertés et des droits des femmes ont lancé cette manifestation à Sakineh, condamnée à mort par lapidation.Aucune décision finale n'a été prise a réaffirmé le ministère iranien des Affaires étrangères, notant que l'application de la peine avait été "suspendue" et que le verdict était "en cours d'examen".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Manifestation de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani, à Londres en juillet 2010 (AFP/Carl Court)

Des organisations françaises de défense des libertés et des droits des femmes ont lancé cette manifestation à Sakineh, condamnée à mort par lapidation.

Aucune décision finale n'a été prise a réaffirmé le ministère iranien des Affaires étrangères, notant que l'application de la peine avait été "suspendue" et que le verdict était "en cours d'examen".

Environ 300 personnes se sont rassemblées samedi sur le parvis des droits de l'Homme, à Paris. Plusieurs personnalités, comme l'écrivain Marek Halter ou la comédienne et élue parisienne, Yamina Benguigui, ont participé à ce rassemblement organisé à la mi-journée par l'association Ni putes ni soumises, la Ligue du droit international des femmes, et le Mouvement pour la paix et contre le terrorisme.

Des manifestations similaires étaient organisées dans 100 villes à travers le monde.

"Pour les peines très lourdes, il y a une procédure particulière et longue. Ce verdict est en cours d'examen et lorsque la justice arrivera à une conclusion finale, elle l'annoncera", a indiqué le porte-parole du ministère, Ramin Mehmanparast. M. Mehmanparast a par ailleurs demandé aux pays occidentaux de "ne pas utiliser les affaires judiciaires à des fins politiques". "La justice est en train d'examiner cette affaire et ne se soumettra pas aux pressions", a-t-il souligné.

Demande de la France à l'UE

La France a demandé aux pays de l'UE d'envisager une menace de sanctions contre l'Iran, pour l'amener à épargner Sakineh Mohammadi Ashtiani, dont la situation suscite une forte émotion dans les pays occidentaux.

"Une lettre commune de tous les Etats membres aux autorités iraniennes est devenue nécessaire, si nous voulons sauver cette jeune femme", écrit le ministre des Affaires étrangères dans un courrier envoyé mercredi à la haute représentante de l'UE, Catherine Ashton. Dans ce message, qu'il a aussi adressé à ses homologues européens, Bernard Kouchner suggère d'adjoindre à cette démarche commune une menace de sanctions afin de faire pression sur Téhéran, à la fois à propos de Sakineh mais aussi de tous les opposants "privés de leurs droits les plus élémentaires : manifester, communiquer, s'exprimer".

Sakineh Mohammadi Ashtiani, mère de famille de 43 ans, a été condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari, selon Téhéran. "La justice est en train d'examiner cette affaire et ne se soumettra pas aux pressions", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast.

Cette condamnation a "suscité la révolte de tous ceux qui, en Europe, ne se résignent pas à la barbarie", estime le ministre français des Affaires étrangères. La stratégie actuelle, "pour l'essentiel déclaratoire" de la diplomatie européenne ne paraît pas assez efficace, selon M. Kouchner.

A Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a affirmé vendredi que "le moment est proche" pour l'UE "d'exprimer collectivement son rejet de pratiques d'un autre temps", à propos de la condamnation de Sakineh Mohammadi. "Vos préoccupations à propos de la situation des droits de l'Homme en Iran recoupent très exactement les miennes", écrit Mme Ashton dans cette lettre à Bernard Kouchner. "Une démarche de l'UE -discrète- est en cours à Téhéran", a aussi annoncé Mme Ashton.

Le ministre français propose qu'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, les 10 et 11 septembre, soit l'occasion d'un "débat d'ensemble" sur l'action de l'UE en faveur des droits de l'homme en Iran.

Mobilisation accrue
La mobilisation de la société civile et du monde politique s'est accrue ces dernières semaines pour sauver Sakineh d'un châtiment que le président français Nicolas Sarkozy a qualifié mercredi de "moyenâgeux". Il avait ajouté que la France estimait avoir "la responsabilité" de la jeune femme.

Une pétition a été lancée mi-août à Paris. Elle rassemble personnalités politiques, artistes, intellectuels de différents pays, dont plusieurs prix Nobel. Les anciens présidents français Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing ont notamment signé ce texte qui reçoit de 1.800 à 2.000 signatures par jour.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.