Un professeur de santé publique dénonce "les inégalités plus grandes aujourd'hui" en matière d'hospitalisations
Selon lui, il existe des écarts importants entre les territoires pour des interventions chirurgicales très courantes comme l'opération de cataracte.
C'est ce que montrent les nouvelles cartes d"Emmanuel Vigneron, universitaire de Montpellier et spécialiste de l"aménagement du territoire, parues dans Le Monde du 28 juillet.
Concernant l'opération de cataracte, acte chirurgical le plus pratiqué en France avec 670.000 interventions en 2010, Emmanuel Vigneron note qu'il est beaucoup plus fréquent à Paris, dans le sud-est et sur le littoral atlantique alors qu'il est rarissime dans les Ardennes ou dans le Morvan.
Le dépistage très inégal, effectué par les ophtalmologistes, eux-mêmes très mal répartis sur le territoire, est une des explications du phénomène, de même que les différences de revenus des retraités, car des dépassements d'honoraires sont pratiqués par certains chirurgiens, selon M.Vigneron.
A l'inverse, des petits hôpitaux de territoires défavorisés pratiquent trop d'interventions souvent moins nécessaires, comme les appendicectomies, notamment par "manque d'accès à l'imagerie médicale pour vérifier si l'opération est nécessaire".
"De mauvais signes apparaissent. Si la mortalité générale continue de baisser, en matière de mortalité prématurée (avant 65 ans), les écarts se creusent entre les personnes les plus et les moins favorisées", estime encore Emmanuel Vigneron.
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