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Un marginal de 29 ans se trouvait toujours dans le coma mercredi après avoir été matraqué à Chambéry par un policier

Confondu par un enregistrement vidéo, celui-ci a été mis en examen et écroué.Les faits se sont déroulés dans la nuit du 23 au 24 avril, lors d'une intervention de policiers de la brigade anti-criminalité sur une scène de rixe opposant des jeunes en état d'ébriété, a précisé une source judiciaire.
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Confondu par un enregistrement vidéo, celui-ci a été mis en examen et écroué.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 23 au 24 avril, lors d'une intervention de policiers de la brigade anti-criminalité sur une scène de rixe opposant des jeunes en état d'ébriété, a précisé une source judiciaire.

Le policier incriminé, âgé de 39 ans, affirme "s'être fait insulter" par la victime. Prénommée Mickaël, celle-ci était connue des services de police et avait 3,57 grammes d'alcool dans le sang. Le représentant de la BAC l'a alors matraqué une première fois. Le jeune homme s'est alors échappé avant d'être rattrapé par le fonctionnaire, qui l'a "frappé de nouveau et l'a fait tomber", a poursuivi la même source. Les trois autres collègues du policier sont "restés à l'écart", a-t-elle précisé.

En tombant, Mickaël "a perdu connaissance" avant de sombrer dans le coma, victime d'un hématome à la tête. Le pronostic vital de la victime, hospitalisée au CHU de Grenoble, était toujours réservé mercredi.

La scène a été filmée par une vidéo de caméra-surveillance montrant "que le policier a fait usage d'une violence illégitime", souligne la source judiciaire confirmant une information du Dauphiné libéré. Des témoignages ont également permis de confondre le représentant de la BAC qui avait "donné une première version ne faisant pas état de violences", selon la source judiciaire. Ce dernier a finalement expliqué "avoir perdu son contrôle" face au comportement "agressif de la victime", a précisé la source judiciaire.

Le point de vue du défenseur du policier...
Selon son avocat, le policier, qui travaille à la BAC de Chambéry depuis quatre ans et est "apprécié" de ses collègues et de sa hiérarchie, ne reconnaît toutefois "pas avoir porté de coups de tonfa (matraque) au niveau de la tête" de la victime. "Mon client affirme que les graves blessures de la victime procèdent de sa chute brutale après que sa tête a heurté le sol. Il est à l'origine involontaire de cette blessure car il a déséquilibré avec sa jambe cette personne qu'il poursuivait", a souligné le défenseur.

Il a été mis en examen et écroué le 30 avril pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme et sur personne vulnérable" en raison de l'état d'ébriété de la victime. De son côté, le syndicat de police Alliance a déploré l'incarcération du policier. "Dans ce cadre d'affaires qui nous mettent en présence d'individus incontrôlables, envoyer un policier en prison, ce n'est pas une bonne chose, ni pour notre pays, ni pour la police en général", a souligné le syndicat.

... et celui de la mère de la victime
La mère de Mickaël, qui a déposé plainte, a assuré son fils, père d'un petit garçon de trois ans et d'une fille de cinq ans et décrit comme "blagueur et gentil", "s'était souvent plaint" auprès d'elle, de la violence de ce policier à son égard. "A chaque fois, il ne le 'loupait pas'. C'était pas des coups de matraque mais des coups de pied. Je lui avais dit de ne pas laisser les choses comme cela, de porter plainte. Il ne l'a pas fait en me disant: 'C'est toujours eux qui ont raison'", a ajouté cette habitante de Chambéry, qui n'a souhaité être identifiée que par son prénom, Agnès.

Depuis sa récente sortie de prison à la suite d'une condamnation pour vols, Mickaël vivait chez sa compagne, qui a également annoncé son intention de déposer plainte.

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