Un homme remis en liberté après avoir tué sa femme
Le parquet a fait appel du placement de l'homme sous contrôle judiciaire, après qu'il a indiqué avoir accidentellement tué sa femme vendredi lors d'une dispute en Dordogne.
Il reconnaît avoir tué sa femme mais la justice le laisse libre dans l'attente du procès. Un homme a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, lundi 31 décembre en Dordogne, après avoir été mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le parquet, qui a révélé l'affaire mercredi, a décidé de faire appel de cette décision.
L'homme a reconnu avoir accidentellement tué sa femme vendredi 28 décembre dans leur maison de vacances de Chancelade, près de Périgueux, à l'issue d'un échange de coups. Âgée de 48 ans, la victime, mère de famille, était originaire de la banlieue cossue de Périgueux. L'homme, qui a lui-même prévenu les secours, a été libéré lundi sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD).
Pourquoi il est libéré
Il est rare qu'une personne soupçonnée d'en avoir tué une autre soit ainsi laissée libre. Mais le JLD, appliquant sans doute strictement l'article 144 du Code de procédure pénale, semble avoir considéré qu'il n'y avait pas de risque de perte de preuves, de pression sur les témoins, de concertation frauduleuse avec des complices, de renouvellement de l'infraction ou de disparition dans la nature du mis en examen, qui occupe un emploi stable à Bordeaux (Gironde), où résidait la famille.
Il semble avoir considéré aussi, toujours en vertu de cet article, qu'il n'y avait pas de risque encouru par le mis en examen dont une détention provisoire le protégerait, ni de "trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public" provoqué par cette affaire. Le Code de procédure pénale précise que "ce trouble ne peut résulter du seul retentissement médiatique de l'affaire".
Pourquoi la décision est contestée
"Le parquet a interjeté appel de la décision", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Périgueux, Yves Squercioni. Pour la présidente de l'association Femmes solidaires en Dordogne, Pascale Martin, "cette affaire manque de fermeté". "Les informations de ce type nous font sursauter à chaque fois. On attend que la justice fasse son travail pour ne pas laisser ce genre d'individus en liberté même sous contrôle judiciaire. C'est inadmissible", a-t-elle estimé.
"C'est une dispute qui a mal tourné et se termine en accident dramatique", a en revanche estimé l'avocat du mis en examen, Dominique Bertran, pour qui son client "est aujourd'hui un homme effondré".
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