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Un couple homosexuel a célébré un mariage symbolique mais illégal ce samedi en Pyrénées-Orientales.

Le maire communiste de la commune de Cabestany était désireux de faire de ce mariage un "acte militant". Cette union contribue à relancer le débat sur la légalisation du mariage gay en France, notamment en vue de l'élection présidentielle de 2012.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Guillaume et Patrick lors de la célébration symbolique, à Cabestany, ce samedi 12 novembre. (RAYMOND ROIG / AFP)

Le maire communiste de la commune de Cabestany était désireux de faire de ce mariage un "acte militant". Cette union contribue à relancer le débat sur la légalisation du mariage gay en France, notamment en vue de l'élection présidentielle de 2012.

Samedi peu après 11h00, Jean Vila, drapé de sa ceinture tricolore, a célébré l'union de Patrick, 48 ans, et Guillaume, 37 ans, tous deux domiciliés à Paris. A l'issue de cette cérémonie, le maire a confirmé aux journalistes les motivations de son "acte militant" qu'il avait publiquement annoncé la veille. Pour Jean Vila, "refuser le mariage homosexuel, c'est nier la réalité de milliers de couples homosexuels". "Ce choix d'unir ces deux personnes est pour moi un acte de colère et de révolte face au refus des députés d'autoriser de telles unions", a-t-il dit. "Il s'agit donc d'un acte militant. Il y a des moments où il faut être hors la loi".

Pour éviter que le mariage soit annulé, le maire de Cabestany a décidé de ne pas l'enregistrer officiellement. "Ce mariage sera à l'abri d'une annulation administrative car nous avons tout fait dans les règles", a dit Jean Vila. "Et même si ce mariage est dissous, il restera l'acte symbolique prononcé aujourd'hui qui, lui, ne sera jamais dissous". L'un des mariés, Guillaume Ortega, a dit espérer que "cela fasse évoluer les mentalités et certains politiques".

"Provocation électorialiste"

Claude Greff, secrétaire d'Etat chargée de la famille, a désapprouvé cette union, dénonçant "une provocation électoraliste à la veille de l'élection présidentielle". "Il est inacceptable d'utiliser le pouvoir conféré par la loi pour la détourner", écrit-elle dans un communiqué. "Ce type d'action ne fait pas progresser la question mais contribue à crisper les positions. Ce débat doit avoir lieu dans le respect de la loi et des opinions de chacun", ajoute-t-elle.

Noël Mamère célébrait un mariage homosexuel, déjà, en 2004

L'opposition socialiste, et son candidat à la présidentielle François Hollande, se sont prononcés en faveur du mariage homosexuel, légalisé dans sept pays européens dont la Belgique et l'Espagne.

Onze pays de l'Union européenne autorisent une forme d'union civile ouverte aux couples homosexuels comme le Pacte civil de solidarité (Pacs) en France. Le 5 juin 2004, le député-maire Vert de Bègles (Gironde), Noël Mamère, avait bravé la loi en unissant un couple d'hommes. Ce mariage avait été annulé en janvier 2011 par une décision ultime du Conseil Constitutionnel.

La cour de cassation avait préalablement annulé cette union en mars 2007 à l'issue d'un long combat judiciaire mené par les deux époux. Pour avoir bravé la loi française, Noël Mamère a vu son mandat suspendu pendant un mois.

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