Un autre jeune, âgé de 11 ans, a été blessé par balles vendredi dans ce qui semble être une "expédition punitive"
Cette nouvelle fusillade à Marseille a eu lieu vers 22h vendredi à la cité Le Clos La Rose, dans les quartiers nord de Marseille (13e arrondissement).
"C'est la première fois à ma connaissance qu'on s'en prend à de si jeunes mineurs", a affirmé samedi lors d'une conférence de presse le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest.
"Plusieurs individus" à bord de deux véhicules ont tiré sur un jeune homme de 16 ans, connu des services de police pour des faits mineurs, le blessant mortellement, a décrit le procureur. Ils ont ensuite déclenché une deuxième rafale contre un autre immeuble de la cité, atteignant un garçon de 11 ans au cou, au bras et à la jambe. L'enfant a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger, a-t-il précisé.
Les enquêteurs se sont interrogés sur le choix de cette cible et ont évoqué l'hypothèse que l'enfant blessé puisse avoir joué un rôle de guetteur dans le cadre d'un trafic de stupéfiants. Une hypothèse réfutée par un commerçant: "Il habite un bloc à côté, c'est pas un petit qui était guetteur ou quoi que ce soit. Il a reçu trois balles pour rien, trois balles perdues. Je l'ai vu, il était devant mon commerce en train de s'amuser avec ses petits collègues de son âge", a affirmé Naceur, qui gère un snack à proximité du lieu des tirs, sur RTL. Le garçon était accompagné de sa soeur de 14 ans, qui n'a pas été atteinte.
Après les tirs dans la cité, les agresseurs ont ensuite pris pour cible sur l'autoroute un automobiliste qui a été blessé au bras. Ils "ont abandonné leurs voitures près d'Aix et y ont mis le feu. On a retrouvé les armes ayant vraisemblablement servi au crime, abandonnées et brûlées dans ces véhicules: trois kalachnikov", a expliqué le procureur.
Le garçon de 11 ans, touché par balles au dos, au bras et à la jambe, a été pris en charge sur place par les marins-pompiers avant d'être conduit à l'hôpital de permanence tandis que celui de 16 ans s'est rendu par ses propres moyens à l'hôpital avant d'y succomber à ses blessures.
Le procureur de la République de Marseille Jacques Dallest, qui s'est rendu sur place, a estimé que la fusillade relevait "d'une exécution organisée".
Les fusillades se multiplient à Marseille
Depuis le début de l'année, une quinzaine de règlements de comptes similaires non élucidés, sur fond de trafic de drogue, ont eu lieu dans les Bouches-du-Rhône, et plus particulièrement dans la région marseillaise.
Le maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, a exigé "les renforts de police nécessaires pour enrayer cette dérive: l'Etat doit désormais nous entendre pour doter la cité phocéenne des effectifs de police nationale adaptés, et répondre ainsi efficacement à ces violences inacceptables".
Une demande émise également par Patrick Mennucci, élu (PS) marseillais et président du groupe d'opposition au conseil municipal, qui appelle à l'organisation par le maire d'un débat sur ces violences lors du prochain conseil municipal le 6 décembre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.