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Un actionnaire de L'Oréal a porté plainte contre X à Paris, visant le photographe François-Marie Banier

Cet actionnaire accuse l'ami de la milliardaire Liliane Bettencourt d'avoir bénéficié d'un contrat de complaisance de 4 millions d'euros de la société, a indiqué Me Frédérik-Karel Canoy.Alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête, des petits porteurs adhérents d'Appac ont soutenu mercredi la direction de L'Oréal.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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François-Marie Banier entendu par la justice en avril 2010, à la sortie du tribunal de Nanterre (AFP - Miguel MEDINA)

Cet actionnaire accuse l'ami de la milliardaire Liliane Bettencourt d'avoir bénéficié d'un contrat de complaisance de 4 millions d'euros de la société, a indiqué Me Frédérik-Karel Canoy.

Alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête, des petits porteurs adhérents d'Appac ont soutenu mercredi la direction de L'Oréal.

Le dossier a été confié aux policiers de la Brigade financière qui enquêtent déjà dans d'autres volets de la tentaculaire affaire Bettencourt.

Cette plainte de Michel Tiphineau, un petit actionnaire de L'Oréal, déposée le 5 juillet, porte notamment sur "la diffusion d'informations fausses ou trompeuses, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, complicité et recel", a détaillé l'avocat, qui dit préparer une plainte complémentaire.

"C'est une plainte contre X mais elle vise notamment François-Marie Banier pour l'abus de biens sociaux", a précisé Me Canoy.

L'abus de bien sociaux vise l'octroi par L'Oréal à François-Marie Banier à compter du 1er janvier 2002 d'un contrat de 405.000 euros par an pendant 10 ans pour des "conseils de mode et de sensibilité artistique", selon l'avocat. "Ce contrat est une dépense abusive et illicite qui va à l'encontre de l'intérêt social de l'entreprise", a estimé l'avocat.

"Sensibilité artistique... que ce soit pour un contrat avec Le Louvre, je comprends mais là on est dans des bouteilles et des flacons et le service publicité de L'Oréal est parfaitement compétent", dit-il.

François-Marie Banier est par ailleurs accusé par la fille de Mme Bettencourt, Françoise Meyers-Bettencourt, d'abus de faiblesse envers sa mère, le soupçonnant d'avoir spolié la milliardaire d'une partie de ses biens.

Contrats d'assurance-vie, chèques, tableaux de maîtres, le photographe des stars, selon elle, se serait fait remettre près d'un milliard d'euros de dons, dans les années 1990 et 2000, en profitant de la fragilité psychologique de l'octogénaire. Une thèse fermement démentie par l'intéressé, qui assure que ces cadeaux lui ont été consentis par une "femme brillante et libre".

Les actionnaires individuels qui viennent de se manifester mercredi à la suite de la plainte de Michel Tiphineau "s'insurgent contre les propos tenus par un seul petit actionnaire à des fins simplement médiatiques visant à déstabiliser L'Oréal et porter atteinte aux droits des actionnaires en divulguant de fausses informations", affirme l'association dans une déclaration écrite.

Les petits actionnaires de l'Appac affirment "souten(ir) la direction et le conseil d'administration de L'Oréal dans son action de croissance et de bonne gestion".

Avec la plainte de Michel Tiphineau, c'est la première fois depuis le début de l'affaire Bettencourt, du nom de l'héritière et première actionnaire de L'Oréal, que le groupe apparaît aussi directement dans un des volets du dossier.

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