Trois Italiens et un Français sont poursuivis pour tricherie au poker, dans un établissement de Cannes.

Ils avaient pourtant empoché plusieurs dizaine de milliers d'euro, selon une source proche de l'enquête.

Le casino du groupe Barrière "Les Princes", sur la Croisette, a été victime de cette arnaque au mode opératoire bien rodé. Le préjudice total se monte à 66.000 euros, selon le casino.

Le directeur du casino, Alain Fabre a dénoncé un procédé "indétectable". "Aucun indice ne nous permettait de déceler que ce jeu était marqué", a témoigné le directeur.

Les trois Italiens s'installaient à une table et jouaient contre la banque, c'est-à-dire contre le casino. Pour reconnaître les cartes, ils portaient des lentilles de contact spéciales permettant de lire l'encre invisible. Les escrocs présumés ont été interpellés par les enquêteurs de la police judiciaire niçoise et de la Direction centrale de la police judiciaire. Les trois Italiens, âgés d'une cinquantaine d'années, et leur complice présumé ont été placés en garde à vue et devraient être présentés au parquet de Grasse vendredi en vue de leur mise en examen pour "escroquerie en bande organisée".

"Bien évidemment, on va renforcer nos procédures, les techniques de triche évoluent et nos procédures évoluent en fonction", a ajouté Alain Fabre. Tous les jeux de cartes du casino vont notamment "passer sous lampe ultraviolette pour voir s'ils ne sont pas marqués", a-t-il dit.

D'autres casinos azuréens pourraient avoir été victimes de cette tricherie bien connue aux Etats-Unis, mais encore inédite en France, selon les enquêteurs. Il y a un an, en septembre 2010, un autre casino de Cannes, cette fois-ci du groupe Partouche, avait été le cadre d'une tricherie au mode opératoire différent lors d'un tournoi doté de 1,3 million d'euros au vainqueur.

Un joueur allemand avait été disqualifié après avoir été aidé par un faux journaliste qui, en se penchant un peu, était parvenu à plusieurs reprises à voir le jeu des autres joueurs et à le communiquer, par signes, au joueur allemand. Le stratagème avait été découvert grâce aux caméra vidéo.