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Trois associations ont lancé mercredi une campagne nationale contre le viol

Trente ans après la loi de 1980 renforçant la répression pénale du viol , 75.000 femmes sont victimes de ce crime chaque année en France, soit une toutes les sept minutes, affirment-elles.D'où le slogan décliné en 10.000 affiches et 150.000 tracts "Viol , la honte doit changer de camp" accompagné d'une photo très explicite d'agression sexuelle.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La une du site www.contreleviol.fr

Trente ans après la loi de 1980 renforçant la répression pénale du viol , 75.000 femmes sont victimes de ce crime chaque année en France, soit une toutes les sept minutes, affirment-elles.

D'où le slogan décliné en 10.000 affiches et 150.000 tracts "Viol , la honte doit changer de camp" accompagné d'une photo très explicite d'agression sexuelle.

Une pétition lancée sur internet et déjà signée par de nombreuses personnalités, dont l'avocate Gisèle Halimi, veut "libérer la parole des femmes victimes de viol et d'agressions sexuelles pour qu'elles ne se sentent plus coupables ou honteuses".

Un court métrage est également diffusé, notamment, sur le site www.contreleviol.fr de la campagne nationale montrant que le viol a lieu à la maison ou au bureau, et moins dans la rue.

200 femmes violées par jour
"L'objectif de la campagne c'est de dire 'stop, ça suffit, y en a marre, il y a 75.000 femmes qui sont violées chaque année en France, c'est 200 femmes par jour, un viol toutes les sept minutes et on a le sentiment que personne ne considère cela comme un problème majeur dans la société", déplore Caroline De Haas, porte-parole de "Osez le féminisme !", une des trois associations organisatrices avec le Collectif féministe contre le viol et Mix-Cité.

"Il y a aucun autre problème de société d'une telle ampleur qui ne soit pas traité aujourd'hui", ajoute-t-elle, estimant que cela reste encore un tabou parce que "il y a une sorte d'imaginaire collectif autour du viol où on considère que c'est quand même un peu de la faute des femmes".

Réfutant le stéréotype véhiculé du viol commis sur une jeune fille en mini-jupe et décolleté dans une rue sombre, la campagne remet en cause un certain nombre d'idées reçues.

Dans 8 cas sur 10, l'agresseur est connu de la victime
Elle fait valoir que dans huit cas sur 10 l'agresseur est connu de la victime, et qu'il vient dans 50% des cas de la famille ou de l'entourage proche. Un tiers des viols est un viol au sein du couple.

Le viol n'est pas naturel mais culturel
Autres idées remises en cause: le viol n'est pas naturel mais culturel. Il "repose sur le mythe d'une sexualité masculine 'irrépressible' et 'incontrôlable'". Il n'est pas commis uniquement par des psychopathes et n'est pas le résultat de la misère sociale, puisqu'il touche tous les milieux, font valoir les associations. Leurs revendications portent notamment sur des moyens financiers supplémentaires pour la prise en charge des victimes et une véritable information sexuelle à l'école, adaptée à chaque niveau scolaire.

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