Toni Musulin a été condamné vendredi à verser près de 270.000 euros de réparations à son ancien employeur
L'ex-convoyeur avait détourné son propre fourgon fin 2009 à Lyon. Condamné à la peine maximum de cinq ans ferme, Toni Musulin n'a "aucune obligation d'indemniser qui que ce soit" car il "a seulement une dette civile" et non pénale, a indiqué son avocat.
"Quand il sortira de sa prison, il n'aura pas d'obligation vis-à-vis du juge d'application des peines, car (les juges) se sont privés de tous les moyens de coercition" en omettant d'assortir sa peine d'un sursis avec mise à l'épreuve et obligation d'indemniser, a raillé Me Hervé Banbanaste, devant les journalistes venus entendre le délibéré, en l'absence du principal intéressé. Pour son avocat, la cour ne l'avait alors "pas cru utile" car "il y avait un discours de politique pénale qui voulait être diffusé dans l'opinion publique" après ce vol de 11,6 millions d'euros.
De plus, ces 270.000 euros sont bien en-deçà du million réclamé par la société de transports de fonds suédoise. "Loomis n'était pas à même de justifier d'un préjudice plus important", a-t-il assuré. Pour évaluer son préjudice, Loomis avait additionné la franchise de 250.000 euros déduite par son assurance, une hausse de 700.000 euros de sa prime d'assurance ainsi que les intérêts d'emprunt versés pour rembourser ses clients dès le lendemain du vol.
9,1 millions d'euros, avait été retrouvé deux jours après le vol, dans un box de l'agglomération lyonnaise loué par le convoyeur. Manquaient 2,5 millions d'euros, que Toni Musulin jure disparus, soit volés par un tiers, soit comptabilisés à tort.
"On reproche à Musulin de s'être mis 2,5 millions d'euros dans la poche et il est condamné à 270.000 euros de dommages et intérêts", s'est exclamé son avocat. Outre les frais de justice, Loomis s'est vu attribuer un euro pour le préjudice moral et un euro de dommages-intérêts pour la "désorganisation du service" qui a suivi ce vol. Cinq salariés avaient été mis à pied.
Absente au délibéré, Me Claudia Chemarin, l'avocate de Loomis, avait reconnu que son client "aura énormément de difficultés à se faire rembourser car la seule possibilité est de le poursuivre sur ses biens, mais il n'en a pas", Musulin ayant pris soin de vider ses comptes avant de passer à l'action.
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