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Sur Facebook, le candidat Sarkozy écrit sa propre histoire

L'équipe du président a mis en ligne un nouveau profil utilisant la "timeline", qui retrace les grands événements de son quinquennat. Mais les points les plus controversés y sont éludés.

Article rédigé par Vincent Matalon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Capture d'écran du profil Facebook de Nicolas Sarkozy. (FTVi)

Sur Facebook, la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy a débuté ce vendredi 10 février. La page officielle du Président commençant à dater, son équipe a mis en ligne un profil nouvelle génération, en utilisant la "timeline" introduite par le réseau social en septembre dernier.

La "timeline" est une mise en page du profil qui permet, selon Facebook, de "raconter son histoire" : à la manière d'un journal intime, l'utilisateur peut inscrire des événements marquants de sa vie à des dates précises, à partir de sa naissance.

L'entourage du Président s'est donc attelé à retracer la vie et le bilan du futur candidat, en ne laissant rien au hasard côté mise en scène. FTVi vous aide à lire entre les lignes du profil de Nicolas Sarkozy.

Merkel et Obama superstars, Kadhafi à la trappe

La "timeline" du chef de l'Etat montre d'abord la volonté du Président d'affirmer sa stature internationale. Son équipe insiste ainsi sur sa rencontre avec Barack Obama avant son accession à la Maison Blanche, en 2006, avec une photo qui occupe toute la largeur de la page. L'idylle présidentielle avec Angela Merkel est aussi soigneusement mise en scène : les larges images de Nicolas Sarkozy devisant avec la chancelière allemande rythment le quinquennat sur le profil du Président. Les déplacements à l'étranger, les G8, les G20 : tous ces événements sont mis en valeur pour affirmer la stature présidentielle du candidat sortant. 

A l'inverse, d'autres actions de politique étrangère n'apparaissent pas dans cette frise numérique. L'accueil polémique de Mouammar Kadhafi en décembre 2007 à Paris passe à la trappe. Oublié également, le discours de Dakar, au cours duquel Nicolas Sarkozy avait déclaré que "l'homme africain n'était pas assez entré dans l'Histoire". La rencontre avec le pape Benoît XVI au Vatican en décembre 2007 est mentionnée, mais sans faire référence au discours de Latran. Celui-ci avait fait débat, notamment lorsque le chef d'Etat expliquait que l'instituteur "ne pourrait jamais remplacer le curé ou le pasteur".

Les initiatives controversées éludées

La même stratégie de communication est déployée en ce qui concerne la scène nationale. Outre les nombreux déplacements présidentiels en France, les réformes-phares du mandat sont mise en valeur : retraites, plan de relance, suppression de la taxe professionnelle... Le profil évite toutefois de s'apesentir sur le débat sur l'identité nationale, ou encore sur le discours de Grenoble de l'été 2010, au cours duquel avait été décidé le démantèlement des campements illégaux de Roms.

Quant au paquet fiscal voté en début de mandat, la "timeline" du candidat ne préfère en retenir que la suppression des droits de succession. La mise en place du bouclier fiscal, décrié par l'opposition et supprimé à l'été 2011, ne figure pas dans le "bilan numérique" de Nicolas Sarkozy.

Vie privée : se dévoiler sans trop en faire

Longtemps critiqué pour avoir exposé sa vie privée aux médias, le candidat Sarkozy joue la carte de la sobriété sur son nouveau profil. Si les dates de naissance de ses quatre enfants, ainsi que celle de son petit-fils, sont soigneusement répertoriées, on ne retrouve aucune trace de ses trois mariages. Son ex-femme, Cécila, qui avait joué un rôle important lors de la campagne de 2007, n'apparaît également nulle part. 

Sur ce réseau pourtant propice à l'affichage de la vie privée, Nicolas Sarkozy se contente du service minimum. Tout juste dévoile-t-il une photo de famille datant de 1994, et quelques clichés de ses vacances au Cap Nègre avec Carla Bruni-Sarkozy.

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