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"Si on attend que l'Europe prenne une décision, la taxe carbone sera reportée sine die", affirme la secrétaire d'Etat

Chantal Jouanno, interrogée dans "Libération" de jeudi, sur son éventuelle démission répond que "la démission est la dernière des solutions".La secrétaire d'Etat à l'écologie estime que le recul sur la taxe carbone est le triomphe de "la culture du pouvoir sur la culture de l'action".
Article rédigé par France2.fr
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Chantal Jouanno (France 3)

Chantal Jouanno, interrogée dans "Libération" de jeudi, sur son éventuelle démission répond que "la démission est la dernière des solutions".

La secrétaire d'Etat à l'écologie estime que le recul sur la taxe carbone est le triomphe de "la culture du pouvoir sur la culture de l'action".

Dans cet entretien à Libération, elle affirme que "c'est le Medef qui a planté la taxe carbone", reportée sine die après la débâcle de la droite aux élections régionales. "C'est clair, c'est le Medef qui a planté la taxe carbone. Au nom de la compétitivité. Est-ce que le Medef s'est ému des 2 milliards de bonus distribués aux banquiers?", s'agace Mme Jouanno dans le quotidien, mettant aussi en cause les "céréaliers intensifs".

Chantal Jouanno, qui s'était déclarée "désespérée" par ce recul, se livre aussi a une critique du système: "on n'est pas complètement sorti d'une forme de monarchie. C'est le pouvoir de l'apparence: officiers de sécurité et gyrophares pour les ministres".

Chantal Jouanno était candidate aux régionales sur la liste Pécresse en Ile-de-France.

Réactions à droite

Jean-François Copé, chef de file des députés UMP, qui réclamaient l'enterrement de la taxe carbone, s'est dit choqué par les commentaires de Chantal Jouanno. "Je n'ai besoin de personne pour prendre mes responsabilités. Le fait de faire un lien avec le Medef me choque profondément", a-t-il déclaré sur BFM TV et RMC Info.
"Il s'agit d'un arbitrage qui a été rendu par le président de la République, par le Premier ministre, en liaison étroite avec les députés.

"Je n'accepterai pas qu'on mette en doute notre engagement écologique", a-t-il dit. "Cette succession de déclarations qui met en cause nos choix, alors qu'ils ont été faits collectivement, commence à me fatiguer", a conclu Jean-François Copé.

De son côté, son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, a minimisé la portée de ces propos tout en concédant que l'écologie était aujourd'hui "prise en otage par un certain nombre de lobbies".

Comme Kosciusko-Morizet en 2008 ?

En 2008, la secrétaire d'état à l'écologie de l'époque avait créé une polémique à droite après des propos dans le journal "Le Monde". François Fillon, avait demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet des "excuses publiques", après ses déclarations dans Le Monde mettant en cause un "concours de lâcheté" dans la majorité. La secrétaire d'Etat à l'écologie s'était exécutée. Dans un communiqué , Mme Kosciusko-Morizet a souhaité "présenter des excuses à Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé". "Les propos qu'on me prête aujourd'hui dans le journal Le Monde ont été déformés", avait-t-elle assuré.

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