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Selon une enquête UFC-Que choisir, le petit-déjeuner et le goûter des enfants sont "majoritairement déséquilibrés"

Dans un article paru le 7 décembre, l'organisation de défense des consommateurs met en cause le marketing télévisuel de l'industrie agro-alimentaire. Les produits présentés dans les publicités sont trop gras ou trop sucrés.L'UFC-Que Choisir accuse les professionnels de ne pas avoir tenu leur engagement quant à leur qualité nutritionnelle.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Des enfants sont initiés au goût (AFP - DANIEL JANIN)

Dans un article paru le 7 décembre, l'organisation de défense des consommateurs met en cause le marketing télévisuel de l'industrie agro-alimentaire. Les produits présentés dans les publicités sont trop gras ou trop sucrés.

L'UFC-Que Choisir accuse les professionnels de ne pas avoir tenu leur engagement quant à leur qualité nutritionnelle.

La "malbouffe" sévit toujours. Quatre ans après une première attaque contre les publicités télévisées, l'UFC-Que Choisir repart en croisade. Dans son viseur cette fois: les petits-déjeuners, en-cas et goûters des enfants. Selon une enquête de l'organisation, ils seraient trop sucrés ou trop gras, et majoritairement déséquilibrés.

"80% des spots de l'industrie alimentaire portent sur des produits trop sucrés ou trop gras", a pointé Olivier Andrault, chargé de mission de l'UFC, mardi devant la presse : confiseries (32%), restauration rapide (26%), céréales pour le petit-déjeuner (11%)... Les professionnels continuent son matraquage et augmentent même le marketing télévisé vers les plus jeunes, contrairement à ses engagements pris en 2009, dans le cadre de la lutte contre l'obésité infantile.

Des "engagements en trompe-l'oeil", selon l'UFC-Que Choisir qui estime que "la pression marketing, loin de diminuer, a en fait augmenté". Les budgets sont d'ailleurs repartis à la hausse depuis 2009 après une année de crise.

Le goûter critiqué, bon point pour les boissons

L'organisation a étudié les placards et réfrigérateurs de 340 familles ayant des enfants âgés de 6 à 12 ans. Les petits-déjeuners sont de plus en plus déséquilibrés avec 55% de produits gras ou sucrés (contre 46% en 2006). Le pain disparaît de plus en plus au profit de "céréales dans leur version trop sucrée".

"L'évolution est encore plus préoccupante" pour le goûter, a commenté Sylvie Pradelle, administratrice nationale d'UFC. La part de produits trop riches a progressé de 51% en 2006 à 64% en 2010. Constat encore aggravé pour les en-cas apportés à l'école, qui peuvent être achetés par les enfants eux-mêmes : les 3/4 sont trop gras ou trop sucrés, faisant la part belle aux confiseries, en particulier les barres chocolatées, et aux viennoiseries et gâteaux.

Seules les boissons enregistrent des bons points aux yeux de l'UFC. Celles consommées entre les repas sont de meilleure qualité nutritionnelle, notamment en raison de l'arrivée massive de sodas sans sucre.

La publicité dans le viseur de l'UFC

"L'auto-régulation est une mauvaise farce et il serait temps que les pouvoirs publics arrêtent de feindre de croire aux comportements vertueux des professionnels", a déclaré Alain Bazot, président d'UFC-Que Choisir. Car l'enquête a mis en évidence un lien entre l'exposition des enfants aux publicités et les habitudes alimentaires. Les 26% d'enfants les plus exposées aux publicités sont aussi ceux qui consomment le plus de produits gras et sucrés. Ils sont également souvent issus de milieux défavorisés.

L'industrie alimentaire est montrée du doigt. L'UFC-Que Choisir a analysé la publicité télévisée (sur TF1, France 3, M6 et Gulli) et constaté que l'industrie alimentaire s'était effectivement majoritairement retirée des programmes spécifiquement dédiés aux enfants (7% des spots contre 93% dans les programmes tous publics). Mais elle s'est aussi reportée sur les horaires où les enfants sont plus généralement présents (8h00, 13h00, 20h30).

L'organisation demande d'ailleurs une interdiction de la publicité pour ces produits alimentaires déséquilibrés "aux heures de grande écoute des enfants"."Il ne s'agit pas d'interdire les produits, mais de ne plus en faire la promotion massive", a précisé M. Bazot.

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