: Reportage "Ce sont des vacances... mais à l'école, et c'est trop bien !" : à Bagnolet, élèves et parents sont ravis du dispositif "vacances apprenantes"
Pour mieux accompagner les élèves en difficulté, Emmanuel Macron a récemment proposé de décaler la rentrée au 20 août, ou bien a minima, renforcer les "vacances apprenantes", dispositif qui existe depuis 2020 en France. C’est la piste que semble privilégier pour l’heure le ministre de l’Education nationale. Gabriel Attal envisage de généraliser ce dispositif. Une formule qu’applique par exemple avec réussite, en ce mois d’août, la ville de Bagnolet, tout près de Paris.
Par petits groupes de cinq ou six, du CP au CE2, une trentaine d'enfants, pas du tout fâchés d'être déjà à l'école en cette fin d'été, s'affairent aux activités proposées à l'école Eugénie Cotton. "Il y a des jeux, on peut tout faire. En fait, ce sont des vacances, mais à l'école, et c'est trop bien", s'enthousiasme un des élèves.
Travailler, oui, mais avec légèreté. Sur une table, c'est une partie du jeu du Nain jaune, qui est proposée à ceux qui s'apprêtent à entrer en CE1. Lilou, qui a sept ans, n'y voit que des avantages. "Ma mère est en train de travailler et mon père aussi. Du coup, on m'amène ici pour bien préparer la rentrée des classes. Des fois, je n’arrive pas à lire, parce qu'il y a des mots compliqués des fois. Si on n'apprend pas, on va jamais réussir dans la vie. Il faut toujours écouter la maîtresse et pas manquer de respect."
Remettre "le pied à l'étrier"
L'une des maîtresses ce jour-là, c'est Chloé Besson. Elle coordonne le Réseau éducation prioritaire à Bagnolet et se félicite de la formule. "Ça remet le pied à l'étrier. Question d'organisation par exemple : sortir son cahier, on écrit avec un stylo, on dessine avec un crayon. Attention, c'est la consigne, on écoute. Leur redonner des habitudes de travail sans qu'il y ait la pression de la classe où c'est une évaluation rapidement.
"On a le temps de reprendre avec eux les bases, recompter un peu, rentrer dans la lecture."
Chloé Bessonà franceinfo
Les élèves ont été repérés durant l'année par leurs enseignants qui ont proposé aux familles de leur faire profiter de ce dispositif. "Les enfants en difficulté scolaire, dont on sait qu'ils ont besoin d'ouverture culturelle, artistique et sportive", explique l'enseignante. Et ici, on travaille aussi l'imagination. Lilou sort d'un atelier peinture : "C'était très bien."
Enfants et parents conquis
Les enseignants, qui sont payés, sont volontaires. La Ville a mis à disposition les locaux et c'est le rectorat qui finance la pause déjeuner. Parmi les élèves, Ilian, qui a hâte d'être à la semaine prochaine. "On va revoir tout le monde, tout le monde va se remettre au boulot."
Et à 15 heures, devant le portail de l'école, les parents venus les chercher valident complètement. "Vraiment, c'est un plus pour Souleymane. Il n’a vraiment pas pris ça pour une corvée", reconnaît sa mère, ravie. La maman de Lilou aussi aime ce côté prérentrée. "Deux mois de vacances, c'est énorme. Donc revenir progressivement comme ça, je trouve ça beaucoup mieux."
Mais elle se méfie d'une éventuelle généralisation. "Il ne faudrait pas que cela devienne une obligation. Là, on propose." Pas sûr, dit également l'équipe éducative, que la motivation des enfants soit la même si l'on devait les forcer à venir demain.
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