Rapport sur le stress au travail
Une série d'enquêtes nationales réalisées ces dernières années révèle l'importance du stress au travailUne série d'enquêtes nationales réalisées ces dernières années révèle l'importance du stress au travail
Il peut jusqu'à doubler le risque de certaines maladies, selon un rapport remis au gouvernement proposant 40 indicateurs pour mieux cerner les risques "psychosociaux".
Parmi la vingtaine d'auteurs de ce rapport demandé par le ministre du Travail, il y a des sociologues, médecins, psychiatres, statisticiens, et économistes.
Selon ce rapport provisoire rendu en octobre, et dont l'AFP a eu copie samedi, les risques psychosociaux (stress, dépression, etc.), peuvent entraîner "un accroissement" du risque de maladies cardio-vasculaires, de problèmes de santé mentale et de troubles musculo squelettiques "pouvant atteindre 50% à 100%".
La version définitive de l'étude est prévue à l'automne 2010.
Quarante indicateurs de risques "psychosociaux"
Chargés "de formuler des propositions en vue d'un suivi statistique des risques psychosociaux au travail", le collège d'experts, regroupant notamment Philippe Askénazy (directeur de recherche au CNRS), Christian Baudelot (sociologue) ou Chantal Cases (statisticienne-économiste et directrice de l'Ined), a déterminé quarante "indicateurs provisoires".
"Chacun de ces indicateurs est pertinent, mais ils ne donnent pas encore une vue exhaustive et synthétique des risques psychosociaux au travail", prévient Michel Gollac, sociologue et administrateur de l'Insee, qui préside le collège d'experts.
Le rapport classe les indicateurs en six catégories: exigences du travail, charge émotionnelle, autonomie et marges de manoeuvre, rapports sociaux et relations de travail, conflits de valeur et insécurité socio-économique.
Près de 42% des salariés disent recevoir des ordres contradictoires
La quantité de travail (22,6% des salariés estiment qu'elle est "souvent ou toujours excessive"), ou la "pression temporelle" (30,9% disent ne pas disposer du temps nécessaire pour faire correctement leur travail) constituent ainsi des indicateurs de stress.
Tout comme la "peur au travail" (33,6% des personnes interrogées disent la ressentir toujours, souvent ou parfois) ou "l'obligation de devoir cacher ses émotions" au travail (42,2%).
Recevoir des ordres ou indications contradictoires (41,7% des salariés s'y disent confrontés) ou devoir faire des choses que l'on désapprouve (33,5% s'y disent toujours, souvent ou parfois obligés) sont aussi des indicateurs, tout comme la peur de perdre son emploi (22,8%).
L'absence d'écoute du supérieur (20,5% des salariés la ressentent), l'exposition à des agressions verbales (7% y sont exposés souvent ou toujours), ou à des comportements méprisants de collègues ou supérieurs (13,3% des salariés s'en estiment victimes), sont d'autres indicateurs retenus.
Plus d'infos : Le rapport provisoire
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