Prison ferme pour des émeutiers
Trois des 8 personnes jugées pour les violences du week-end à Poitiers ont écopé lundi de 1 à 4 mois de prison fermeTrois des 8 personnes jugées pour les violences du week-end à Poitiers ont écopé lundi de 1 à 4 mois de prison ferme
Elles étaient jugées en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Poitiers qui a infligé des peines de sursis de 2 à 6 mois pour 5 autres suspects.
A Poitiers, Brice Hortefeux a souhaité que la justice "sanctionne et durement" les casseurs et a dit qu'il "n'hésiterait pas" à dissoudre les "groupuscules" impliqués dans les violences.
Une neuvième personne interpellée, une mineure, comparaîtra devant le tribunal pour enfants de Limoges, d'où elle est originaire.
Dix-huit personnes avaient été interpellées après les violences. Huit d'entre elles avaient été maintenues en garde à vue après les violences de samedi après-midi dans le centre-ville et les dégradations causées par quelque 250 personnes masquées se réclamant d'un collectif anticarcéral.
Trois des prévenus étaient notamment poursuivies pour coups et blessures avec arme sur agent de la force publique, deux autres pour détention, port, transport d'artifice non détonant. Parmi les chefs de poursuite figure aussi la dégradation de biens publics par des moyens dangereux.
La manifestation organisée en marge d'un festival de spectacles de rue visait à protester contre le transfèrement de détenus dans la nouvelle prison de Vivonne prévu dimanche. Les militants masqués ont brisé une vingtaine de vitrines, des abribus et des cabines téléphoniques.
Profitant du festival, les manifestants, portant cagoules ou foulards, armés parfois de bâtons, de fumigènes ou de pétards, se sont attaqués aux vitrines d'une vingtaine de boutiques, ont cassé les vitres des abribus et du mobilier urbain et "tagué" des monuments. Ils ont particulièrement dégradé la boutique Bouygues. Ce groupe est le constructeur de la nouvelle prison. Un employé blessé a reçu des soins à l'hopital.
"Nous avons eu une opération commando de la mouvance ultra-gauche", a indiqué à l'AFP, la directrice de cabinet du préfet, Anne Frackowiack. "Plus importante" que prévue, avec des militants venus d'autres départements, "nous avons été surpris par la violence et l'organisation", a-t-elle ajouté.
"Il y avait énormément de monde en ville, tout d'un coup ils ont sorti leurs masques au milieu de la foule et sont partis en direction de la prison", jetant des projectiles sur les policiers et brisant du mobilier urbain, mais "sans faire de blessés", a-t-elle précisé.
Outre les bris de vitrine, plusieurs monuments ont été tagués, comme le Baptistère Saint-Jean, l'un des plus anciens monuments chrétiens de France, a constaté une correspondante de l'AFP.
Les concerts du festival "Les Expressifs" prévus samedi soir ont été annulés, a ajouté Anne Frackowiack, de craintes de nouveaux débordements.
Un transfèrement sous haute surveillance
Malgré les incidents de la veille, le déplacement des 118 prisonniers de la maison d'arrêt de Poitiers (Vienne) au nouveau centre pénitentiaire de Vivonne s'est déroulé dimanche matin sans incident. Selon la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire, les 118 détenus, dont sept femmes, ont été transférés sous bonne garde dans la nouvelle prison située à une quinzaine de kilomètres de Poitiers.
Quelques 250 membres du personnel de l'administration pénitentiaire dont des équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) ont participé à l'opération qui s'est effectuée en huit convois de trois bus, les rotations étant effectuées toutes les demi-heures. De nombreuses forces de police et de gendarmerie ont également sécurisé les abords des deux établissements ainsi que le parcours.
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