Vendée : le producteur d’œufs Geslin visé par une enquête pour falsifications et tromperies

La procureure de La-Roche-sur-Yon a ouvert une enquête après des conclusions de la DGCCRF.
Article rédigé par franceinfo
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En 2017, l'entreprise a été mise en cause par une vidéo de l'association L214. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

La société des œufs Geslin, basée à Chauché (Vendée), est visée par une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour falsifications et tromperies, a appris France Bleu Loire Océan mardi 23 avril auprès du ministère de l’Économie. L'entreprise Geslin parle de "pratiques anciennes". L’entreprise commercialise des ovoproduits (issus de la transformation des œufs) à destination des industriels de la biscuiterie.

La DGCCRF a détecté plusieurs problèmes

Selon un communiqué du ministère de l'Économie, "les ovoproduits constituent des ingrédients microbiologiquement sensibles dont la qualité bactériologique doit respecter la règlementation en vigueur, les critères microbiologiques fixés par le fabricant dans le cadre de son analyse de risque ainsi que les critères imposés par les utilisateurs industriels". Or l'enquête de la DGCCRF a détecté plusieurs problèmes : "des résultats d'analyses minimisant la charge bactérienne de certains lots d'ovoproduits (…) une communication faussement valorisante relative à des labels de qualité, à l'origine des œufs, à leur état de fraîcheur ou au mode d'élevage des poules dont ils sont issus".

Le producteur d’œufs Geslin est aussi mis en cause "pour avoir commercialisé des blancs d'œufs liquides présentés comme purs alors qu'ils contenaient un mélange d'additifs", poursuit le communiqué du ministère. Plusieurs contrôles sur site ont ensuite été effectués depuis et le parquet a été saisi en mars dernier, relate France Bleu Loire Océan.

La DGCCRF a transmis ses conclusions au parquet de La Roche-sur-Yon. "Sous réserve de l’appréciation de l’autorité judiciaire, les pratiques constatées, commises au détriment des clients industriels du groupe Geslin et, par ricochet, des consommateurs, sont susceptibles d’être qualifiées de falsifications et de tromperies", conclut le communiqué du ministère.

L’enquête concerne "des pratiques anciennes, héritées des directions précédentes", "celles-ci n'ont plus cours au sein de l’entreprise", réagit Geslin auprès de France Bleu Loire Océan. La nouvelle direction est à la tête de l’entreprise depuis le 1ᵉʳ janvier 2016. Elle rappelle qu'elle a mené depuis des "actions correctives" : "la structuration de l’encadrement de l’entreprise, la mise en place de contrôles qualité sur les lignes et la modernisation de l’outil de production. La qualité des produits du groupe a ainsi depuis 2020 été démontrée par de nombreux audits de ses clients, le renouvellement des certifications de qualité (FSSC 22000) et des contrôles mensuels menés par des laboratoires externes et indépendants", répond Geslin.

Déjà mise en cause en 2017

Les analyses sont en cours pour décider des suites de l'enquête. "La falsification et la tromperie sont des délits passibles respectivement de 2 et 3 ans d’emprisonnement, de 300 000 euros d’amende pour les personnes physiques et d’une amende maximale de 1 500 000 euros pour les personnes morales, rappelle la DGCCRF. Le montant de l’amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du délit, à 10% du chiffre d’affaires moyen annuel calculé sur les trois derniers exercices connus à la date des faits". L'entreprise Geslin a été fondée en 1973. Environ 200 salariés y travaillent. En 2017, elle avait déjà été épinglée par l'association L214 sur les conditions d'élevage des poules.

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