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Paris et Madrid ont demandé mardi une réunion de l'Eurogroupe "juste avant" le conseil européen des 25 et 26 mars

Objectif : débattre de la gouvernance économique de la zone euro et de l'UE.Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité de "renforcer le gouvernement économique européen" ajoutant : "Il le faut pour la zone euro mais pas uniquement". Le chef du gouvernement espagnol a estimé qu'il fallait que "l'Europe et l'Eurogroupe aident la Grèce à avancer".
Article rédigé par France2.fr
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MM. Sarkozy et Zapatero mardi à Melun aux obsèques du policier français tué par un militant présumé de l'ETA. (F3)

Objectif : débattre de la gouvernance économique de la zone euro et de l'UE.

Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité de "renforcer le gouvernement économique européen" ajoutant : "Il le faut pour la zone euro mais pas uniquement". Le chef du gouvernement espagnol a estimé qu'il fallait que "l'Europe et l'Eurogroupe aident la Grèce à avancer".

L'Eurogroupe ne s'est réuni à ce jour qu'une seule fois au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, en octobre 2008 à Paris pour discuter d'une réponse commune face à la crise financière.

Le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a fait savoir par le biais de son porte-parole qu'il était d'accord pour la tenue d'une réunion juste avant le Conseil européen.

La question d'un gouvernement économique de la zone euro est une priorité de la France, qui souhaite que l'Eurogroupe, dont les réunions se tiennent habituellement au niveau des ministres des Finances, puisse se retrouver plus souvent au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement.

Paris et Rome veulent aider Athènes
Lundi, en marge d'une réunion à Bruxelles, les ministres français et italien des Affaires étrangères s'étaient dit favorables à une aide à la Grèce. "Nous devons soutenir la Grèce, nous devons la soutenir c'est à dire surtout la zone euro puisque la Grèce fait partie de la zone", avait notamment déclaré aux journalistes le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.

L'Italien Franco Frattini avait lui aussi exhorté ses homologues de l'UE à ne pas laisser tomber Athènes."Si on peut arriver à en parler avant le sommet c'est mieux", a ajouté le chef de la diplomatie française, réfutant l'idée que la relation franco-allemande soit mise à mal par ce différend.

Nous avons besoin d'un compromis sur la Grèce, je pense que la crédibilité de l'Europe est en jeu", a pour sa part mis en garde le chef de la diplomatie italienne. "Lorsqu'un pays de la zone euro traverse une passe difficile, nous avons le devoir moral et institutionnel d'intervenir", a-t-il ajouté.

La Grèce demande que les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE approuvent lors de leur sommet cette semaine la mise en place d'un mécanisme de soutien financier, qu'elle pourrait utiliser si nécessaire. Celui-ci comprendrait des prêts de pays de la zone euro, à des taux inférieurs à ceux qu'Athènes doit payer actuellement sur les marchés pour emprunter en vue de financer son déficit.

L'Allemagne se montre très réticente
La chancelière Angela Merkel, qui doit affronter prochainement des élections régionales cruciales, rechigne à donner son aval à l'idée même de payer pour régler les problèmes budgétaires de la Grèce.

Selon un nouveau sondage publié lundi par le Financial Times, une large majorité d'Allemands sont opposés à une aide financière de leur pays à la Grèce : quelque 61% d'entre eux se déclarent contre, tandis que 20% y sont favorables, d'après ce sondage réalisé début mars.

Les opposants y sont plus nombreux qu'au Royaume-Uni (56% contre une aide, 21% pour). En Espagne, en Italie et en France, les opposants à une aide à la Grèce sont minoritaires.

Dans le même temps, quelque 32% des Allemands jugent que la Grèce devrait être exclue de la zone euro le temps de mettre de l'ordre dans ses comptes. Cette opinion n'est partagée que par 27% des Britanniques, 23% des Espagnols, 20% des Italiens et 19% des Français.

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