Occupation de locaux par des salariés sans-papiers
Quelque 1.700 sans-papiers se sont mis en grève en Ile-de-France et occupaient mardi une trentaine de sitesQuelque 1.700 sans-papiers se sont mis en grève en Ile-de-France et occupaient mardi une trentaine de sites
Les grévistes sont soutenus par plusieurs syndicats et associations, qui dénoncent "l'arbitraire préfectoral" dans l'examen des dossiers de régularisation par le travail.
Une loi de 2007 a en effet ouvert des possibilités d'obtention d'un titre de séjour, valable un an et à renouveler, pour certains métiers et selon certains critères.
Cible de la protestation des syndicats (CFDT, CGT, FSU, Solidaires, Unsa) et des associations (Cimade, Ligue des Droits de l'homme, RESF, Femmes Egalité, Autremonde, Droits devant), l'inégalité dans l'examen des situations : "le traitement de chaque dossier de salariés est loin d'être similaire selon les départements, et même entre des salarié(e)s de situation parfaitement identique, y compris au sein d'une même entreprise".
Le grief fait au gouvernement, exposé dans une lettre commune adressée au Premier ministre début octobre et sans réponse à ce jour, est de "ne pas faire appliquer les textes qu'il a lui-même édictés", selon Francine Blanche (CGT). Ca bloque de partout, il faut une circulaire", a-t-elle insisté lors d'un point presse, citant le cas de "300 salariés rentrant dans les critères, dont la liste a été remise en mai et qui n'ont toujours pas été convoqués en préfecture, tandis que d'autres sont menacés d'expulsion malgré un examen en cours de leur dossier".
Plusieurs locaux occupés
Mardi soir, selon les organisateurs, près de 1.700 salariés sans-papiers, la plupart originaires d'Afrique de l'ouest, squattaient notamment des agences d'intérim proche de la gare Saint-Lazare, les locaux d'une société de nettoyage, un chantier du tramway et tout le rez-de-chaussée de la fédération patronale des travaux publics (FNTP) près des Champs Elysées.
Symboliquement, syndicats et associations ont tenu leur point presse dans un dépôt RATP, dont un sous-traitant, la société Asten chargée de la réfection des quais de métro, a été accusée d'employer des intérimaires sans-papiers pour du travail de nuit effectué dans des conditions dignes du tiers-monde. Les occupants de ce dépôt ont été évacués mardi soir "manu militari" par les forces de l'ordre, selon la CGT, tandis que, selon la police, ils sont partis d'eux-mêmes.
Dans un communiqué la RATP a déclaré qu'"à sa connaissance, aucun salarié travaillant sur ses sites n'était en situation irrégulière" et rappelant faire travailler "plus de 5.000" fournisseurs.
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