Violences en Nouvelle-Calédonie : le résultat d'une "humiliation" infligée aux Kanaks par la France, "état colonial", selon Marine Tondelier

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, sur franceinfo mardi 14 mai dénonce "une humiliation" de "l'Etat colonial" en Nouvelle-Calédonie, alors que l'agglomération de Nouméa est en proie à de vives tensions depuis lundi soir, avant le vote des députés sur une révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes.

"On est là dans une épidémie de violence que je regrette, que je déplore" a-t-elle précisé. "J'ai vu qu'il y avait eu des tirs sur des gendarmes qui, évidemment ne sont pas les auteurs de ce projet de loi. Ils ont tout mon soutien", ajoute la conseillère régionale des Hauts-de-France. Ces deux derniers jours, 54 gendarmes et policiers ont été blessés, selon Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur. 

"Tripatouillage électoral"

La réforme constitutionnelle examinée à Paris à l'Assemblée nationale, qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie, est "une humiliation", pour Marine Tondelier. "La France, l'état colonial, décide de réformer le corps électoral", charge-t-elle. "Ça a une incidence, quand même, sur le futur résultat des élections. L'orientation de cette réforme, c'est que les Kanaks aient moins de poids électoral", ajoute-t-elle. Le texte vise à permettre à tous les natifs calédoniens, ainsi qu'aux résidents installés depuis au moins dix ans, de voter aux élections provinciales.

Pour Marine Tondelier, "c'est du tripatouillage électoral". "Quand on remanie comme ça des corps électoraux, ça ne peut se faire que par un consensus local, par de la discussion et par de la concertation". Selon elle, "la manière dont la France se comporte avec ses anciennes colonies est humiliante et dégradante, et donc ça provoque des réponses épidermiques".