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Nicolas Sarkozy s'est emporté vendredi soir face à des journalistes qui l'interrogeaient à propos du dossier Karachi

"Il semblerait que vous soyez pédophile...Qui me l'a dit ? J'en ai l'intime conviction. (...) Pouvez-vous vous justifier?", a déclaré ironiquement Nicolas Sarkozy à un journaliste en marge du sommet de l'Otan à Lisbonne.Le chef de l'Etat tentait ainsi de démontrer par l'absurde qu'on ne pouvait pas le mettre en cause sans preuve.
Article rédigé par France2.fr
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Nicolas Sarkozy au sommet de l'Otan à Lisbonne, le 19 novembre 2010. (AFP - Miguel Riopa)

"Il semblerait que vous soyez pédophile...Qui me l'a dit ? J'en ai l'intime conviction. (...) Pouvez-vous vous justifier?", a déclaré ironiquement Nicolas Sarkozy à un journaliste en marge du sommet de l'Otan à Lisbonne.

Le chef de l'Etat tentait ainsi de démontrer par l'absurde qu'on ne pouvait pas le mettre en cause sans preuve.

Selon l'Express.fr, Nicolas Sarkozy a d'abord relevé qu'il avait été présenté à tort comme "le trésorier" (alors qu'il en était officiellement le porte-parole) du candidat Edouard Balladur pour la campagne présidentielle de 1995. "Vous dites n'importe quoi, vous ne vérifiez rien", a-t-il lancé aux représentants de la presse.

"On est dans un monde de fous", a encore insisté le président. "Il n'y a pas un seul parmi vous qui croit que je vais organiser des commissions et des rétrocommissions sur des sous-marins au Pakistan, c'est incroyable", s'est-il indigné.

Au même moment, en France, de rétrocommissions vers Paris en 1995, dans le cadre du contrat d'armement avec le Pakistan au coeur de l'affaire de l'attentat de Karachi.

Nicolas Sarkozy : "Amis pédophiles, à demain !"
Le président a ensuite fait sa tirade sur la pédophilie en s'adressant à un journaliste qui lui posait une question. "Vous êtes un pédophile, j'en ai l'intime conviction, j'ai vu les services secrets mais je ne vous dirai pas lesquels, j'ai vu quelqu'un mais je ne vous dirai pas qui c'est, et c'était oral. Mais j'en ai l'intime conviction, vous êtes un pédophile!", s'est-il exclamé.

Selon le JDD, un journaliste lui lance ensuite :"J'espère qu'on vous a pas coupé l'appétit". "Mais non. C'est sans rancune, hein, le pédophile", répond le président qui enchaîne avec une question sur l'Irlande. Il conclura cette séance par une dernière apostrophe aux journalistes: "Amis pédophiles, à demain !".

Aucun commentaire de l'Elysée
L'échange aurait été enregistré sur le circuit interne du sommet de l'Otan. Et l'Elysée aurait fortement insisté pour que les bandes de cette conversation "off" soient totalement effacées.

L'Elysée a refusé mardi de faire le moindre commentaire sur une "conversation qui était off". Le ministre de la Défense, Alain Juppé, à Lisbonne lui aussi, a dit mardi sur RTL qu'il n'avait pas assisté à cet épisode tout en trouvant des excuses à Nicolas Sarkozy. "Je voudrais simplement dire que le président de la République est soumis à une telle pression médiatique que de temps en temps, voilà, tout être humain est humain."

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a jugé mardi que Nicolas Sarkozy, qui avait donné la semaine dernière l'image d'un nouveau style apaisé lors de son intervention télévisée, était retombé dans ses travers présumés. "Le nouveau style présidentiel aura duré une semaine", a-t-il déclaré en estimant que l'épisode "plaide assez en sa défaveur pour qu'on n'ajoute pas de commentaire".

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