Nicolas Sarkozy plaidera "sans relâche" la cause de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à mort par lapidation
Carla Bruni-Sarkozy a écrit lundi une lettre transmise sur le site de Bernard-Henri Lévy. "Du fond de votre cellule, sachez que mon mari plaidera votre cause sans relâche et que la France ne vous abandonnera pas", écrit-elle.
Pour signer la pétition du soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani sur le site de "La règle du jeu", cliquez ici.
BHL remercie vivement Sarkozy
Le philosophe Bernard-Henri Lévy a vivement remercié mercredi soir le président Nicolas Sarkozy d'avoir déclaré le jour-même que la France considérait qu'elle avait "la responsabilité" de Sakineh.
"Merci monsieur le président", déclare BHL dans un texte publié mercredi soir sur le site de sa revue "La Règle du jeu", qui héberge la pétition qu'il a lancée pour sauver la jeune iranienne et qui a déjà reçu plus de 25.000 signatures.
"Sakineh Mohammadi Ashtiani est désormais sous "la responsabilité" de la France. C'est ce que vient de déclarer (...) le président de la République, Nicolas Sarkozy. Le mot est fort. Le geste a du panache", ajoute BHL.
De nombreuses personnalités signent la pétition
Jacques Chirac a signé la pétition en faveur de Sakineh Mohammadi Ashtiani. L'entourage de l'ex-président a confirmé qu'il avait joint sa signature à la pétition organisée autour d'une tribune publiée par dix-sept personnalités françaises et internationales, à l'initiative du philosophe et écrivain.
Un autre ancien chef de l'Etat, Valéry Giscard d'Estaing, avait annoncé mercredi qu'il joignait sa signature à ce texte. La pétition rassemble aussi des personnalités comme l'ex-ministre Simone Veil, les socialistes Martine Aubry, Ségolène Royal, ou Bertrand Delanoë, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, Jane Birkin et Isabelle Adjani.
Le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans, condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari, a suscité ces dernières semaines une intense mobilisation des pays occidentaux.
La semaine dernière, Téhéran a souligné que l'affaire est toujours "en cours d'examen", selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Les procédures judiciaires sont très strictes, particulièrement concernant les affaires de meurtre", a déclaré Ramin Mehmanparast lors de son briefing hebdomadaire. "Plus la sentence est lourde et plus la justice est méticuleuse dans l'examen de l'affaire, et c'est ce qui est en cours", a ajouté le porte-parole de la diplomatie iranienne.
La campagne de soutien
La campagne de soutien à la mère de famille iranienne condamnée à la lapidation a pris de l'ampleur il y a une dizaine de jours.
Plusieurs personnalités politiques et de la culture ont signé une tribune de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani publiée sur le site de Bernard-Henri Lévy. "La France, avec ses partenaires européens, examine actuellement tous les moyens (...) pour éviter que la condamnation soit mise à exécution", a indiqué le Quai d'Orsay.
Parmi les signataires de la pétition internationale lancée sur le site de BHL : l'écrivain tchèque Milan Kundera, le prix Nobel nigérian Wole Soyinka, la créatrice franco-iranienne de BD Marjane Satrapi ou les comédiennes Juliette Binoche et Mia Farrow.
"Il est urgent d'intervenir pour empêcher une mise à mort dont les observateurs de la scène iranienne ont tout lieu de redouter l'imminence", affirme le texte, également signé, entre autres, par Elisabeth Badinter, Patrick Modiano et Taslima Nasreen. Le quotidien Libération s'est également associé à l'opération dans son édition du lundi 23 août.
Les signataires demandent aux autorités iraniennes "le renoncement à toute forme d'exécution, une remise en liberté sans délai et la reconnaissance de son innocence".
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a avancé samedi qu'elle craignait que l'exécution ne se déroule "bientôt".
Les signataires du texte demandent également, "au-delà même du cas de Sakineh, que l'ONU rappelle au régime des Mollahs les promesses faites, en 2002 et 2008, quant à l'abolition de ce type de châtiments". "La vie d'une femme est en jeu. La liberté et la dignité de milliers d'autres se jouent également là", affirment-ils.
Le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani
Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans, mère de deux enfants, a déclaré mercredi 11 août à la télévision d'Etat iranienne qu'un homme avec qui elle était intime avait tué son mari en sa présence. Ses deux avocats ont ensuite dit qu'elle avait été forcée de faire cet "aveu".
La révélation début juillet de l'exécution imminente par lapidation de cette femme a suscité une vague d'indignation dans le monde. La justice iranienne avait ensuite annoncé le 11 juillet la "suspension pour des raisons humanitaires" du verdict. Selon les autorités iraniennes, Mme Mohammadi-Ashtiani a été condamnée en 2006 pour adultère et implication dans le meurtre de son mari, et le verdict a été confirmé en 2007 par la cour d'appel.
La défense et l'ONG Amnesty international affirment en revanche qu'elle n'a été condamnée initialement que pour avoir eu "une relation illégale" avec deux hommes après la mort de son mari, et que l'accusation de meurtre a été ensuite ajoutée par les autorités pour justifier la condamnation.
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