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Nicolas Sarkozy a renouvelé vendredi son soutien au ministre du Travail, qui pose problème aux syndicats

Le chef de l'Etat a répondu "oui" à une question sur la légitimité d'Eric Woerth pour défendre la réforme des retraites.CGT et CFDT, elles, estiment désormais que le maintien d'Eric Woerth pose problème dans la gestion du dossier retraites.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Poignée de main entre Bernard Thibault et Eric Woerth (QFP/JACQUES DEMARTHON)

Le chef de l'Etat a répondu "oui" à une question sur la légitimité d'Eric Woerth pour défendre la réforme des retraites.

CGT et CFDT, elles, estiment désormais que le maintien d'Eric Woerth pose problème dans la gestion du dossier retraites.

Dans un entretien commun aux Echos datés de vendredi, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault et son homologue
de la CFDT, François Chérèque, déclarent que les différentes affaires qui visent le ministre du Travail empêchent d'avoir un débat de fond sur ce projet-clé du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Après l'opposition, qui réclame sa démission en raison des soupçons de trafic d'influence qui pèsent sur Eric Woerth dûs à ses liens avec l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, la CGT et la CFDT sont sorties finalement du silence qu'elles avaient observé ces dernières semaines.

Parisot défend Woerth
"Il faut sortir de cette personnalisation, repenser au fond du sujet, nous prenons un tournant historique, soyons conscients de ça", a déclaré sur France 2 Laurence Parisot, numéro un du Medef, prenant la défense d'Eric Woerth. "Je ne comprends pas ce qui est dit ce matin dans les journaux de la part de certains syndicalistes", a-t-elle ajouté. "La réforme ne concerne pas qu'une seule personne (...) le Premier ministre est engagé sur ce dossier, le président de la République aussi, ainsi que la majorité parlementaire à l'Assemblée nationale et au Sénat."

Chérèque: on n'aborde plus le fond du dossier
"Je me pose une question légitime : comment peut-il (Eric Woerth) gérer en même temps ses problèmes personnels avec l'affaire Bettencourt et la réforme des retraites ?", s'interroge François Chérèque. "Cette situation fait qu'on n'aborde plus du tout le fond du dossier. C'est un vrai problème."

Bernard Thibault estime lui aussi qu'"Eric Woerth est objectivement plus occupé, et préoccupé, par autre chose que par le sujet qui nous, nous intéresse", le projet qui reporte de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite.

Les deux centrales avaient pris soin jusqu'ici de ne pas mélanger les affaires et la réforme en cours, entrer dans la mêlée.

Cette intervention est lourde de sens avant le début, mardi, de l'examen de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale qui coïncidera avec une journée de grèves et de manifestations à l'appel de tous les syndicats alertés par les derniers développements de l'affaire Woerth-Bettencourt.

Le Premier ministre affirmant que celui-ci faisait "face à une campagne de dénigrement inacceptable", lui renouvelant "toute sa confiance" et affirmant qu'il mènerait "à son terme au Parlement" la réforme des retraites.

où il appuie la demande d'attribution de la Légion d'honneur de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, donatrice régulière à l'UMP et soupçonnée de fraude fiscale. D'autre part, selon Mediapart et Le Monde,

Syndicats "nuisibles": Woerth répond à Gattaz
Plutôt que de réagir à la méfiance exprimée désormais par la CGT et la CFDT à son encontre, le ministre du Travail a préféré répondre à un ancien "patron des patrons", Yvon Gattaz, 85 ans, ex-président du CNPF (l'ancêtre du Medef). A quelques jours du débat sur les retraites, Eric Woerth a jugé que le syndicalisme et les syndicats sont utiles pourvu qu'ils soient "matures" et "ne bloquent pas tout".

Durant un débat à l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines), le ministre a été invité à réagir à la violente charge contre les syndicats publiée cet été par la revue Commentaire sous la plume d'Yvon Gattaz. L'ex patron du patronat (1981-1986)
y écrit que "de façon sociétale, les syndicats ont été nécessaires au XIXe siècle, utiles puis abusifs au XXe. Inutiles et nuisibles au XXIe, ils doivent disparaître". Ces propos ont été applaudis par une partie de l'assistance.

"Je pense exactement le contraire. Je crois au syndicalisme", a pour sa part réagi le ministre du Travail. "Il est normal qu'en face d'un gouvernement il y ait un syndicalisme, un Parlement, un pouvoir médiatique, un pouvoir économique et les salariés ont besoin de représentants."

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