Nicolas Sarkozy a promis dimanche en Guadeloupe de "donner leur chance" aux territoires d'outre-mer
Le président a présenté ses voeux aux 2,5 millions de Français d'outre-mer et loué le "partenariat nouveau" mis en place lors de la crise sociale de l'hiver 2009.
Il a répété que, pour lui, le "développement endogène" devait permettre de "tourner la page de l'assistance" et donner à l'outre-mer "les moyens de créer des entreprises et des emplois".
Devant plusieurs centaines de Guadeloupéens acquis à sa cause, le chef de l'Etat est revenu sur les troubles qui ont accompagné la grève générale de 2009 et a fustigé le rôle du collectif LKP qui a mené le mouvement. "Aussi longtemps que je serai président de la République, rien ne sera fait qui puisse remettre en cause votre attachement à la République", a-t-il lancé.
Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il recevrait à la mi-février les élus guadeloupéens pour parler de leur avenir institutionnel. A l'inverse de la Martinique et de la Guyane, ceux-ci ont refusé de passer du statut de département-région à celui de collectivité unique.
Sarkozy défend l'autosuffisance alimentaire
Arrivé samedi de Martinique, où il a défendu le tourisme, Nicolas Sarkozy a défendu en Guadeloupe l'autosuffisance.
Profitant d'une visite samedi dans une exploitation agricole et un atelier de conditionnement de produits maraîchers à Saint-François, le chef de l'Etat a plaidé pour l'autosuffisance alimentaire.
Devant les représentants du monde agricole et des milieux économiques insulaires, Nicolas Sarkozy a souligné que "c'est quand même un grand malheur que 70 à 80 % de la viande qui est consommée aux Antilles est importée, donc plus chère".
"Compte tenu de votre éloignement, des difficultés à mettre en oeuvre la continuité territoriale, la question de l'autosuffisance alimentaire est centrale" a-t-il affirmé. "Ce que vous ferez ici, personne dans la Caraïbe ne sait ou ne peut le faire", a-t-il ajouté.
Le Président de la République a poursuivi : "On ne peut pas assister les gens. Vous-mêmes, pour vos enfants, vous avez une autre ambition que l'assistanat". "Notre aide est illimitée pour vous aider à être compétitifs" a-t-il alors ajouté.
Il a également préconisé la promotion des "bio-énergies". "Il faut qu'on arrive à l'autosuffisance énergétique: il y a le solaire, l'éolien, le maritime, et il y a tout ce qui est l'agro-biologie", a-t-il souligné.
Le développement par le tourisme
Deux ans après la grave crise sociale qui a paralysé l'activité des deux territoires antillais et soucieux de redorer son image dans la perspective de 2012, Nicolas Sarkozy a fait samedi la promotion du développement de la Martinique par le tourisme.
Il a annoncé la réouverture en novembre 2011 d'une ligne aérienne hebdomadaire entre le hub de Roissy et les Antilles, une mesure qui était très attendue par les professionnels antillais du secteur.
"Je peux vous annoncer qu'Air France, compte tenu de l'engagement résolu de l'Etat, a accepté de prendre le risque d'une liaison directe depuis Roissy à destination de la Guadeloupe et de la Martinique à partir de cette année, très exactement du mois de novembre prochain", a déclaré M. Sarkozy lors d'une table ronde sur le développement du tourisme.
Air France, qui ne dessert la Martinique et la Guadeloupe qu'à partir d'Orly, avait tenté l'expérience de relier directement les Antilles depuis son "hub" de Roissy entre 2003 et 2005 mais y avait mis un terme compte tenu d'un faible taux de remplissage qui avait rarement dépassé les 30%.
"Je veux avoir le retour", a prévenu Nicolas Sarkozy aux élus et aux professionnels, "je veux que cette fois-ci ce soit un succès".
L'hôtellerie sollicitée
Le chef de l'Etats a proposé, par ailleurs, la signature d'un partenariat entre la Martinique et une grande école hôtelière, d'améliorer la "formation continue" des salariés du tourisme ou la nomination d'un médiateur pour "mettre à plat la situation financière et sociale" de l'hôtellerie.
Dimanche, le Synhorcat, deuxième syndicat hôtelier français, a répondu et proposé un accord "d'échange et de coopération" entre les écoles hôtelières des Antilles, et deux écoles à Paris. Les deux établissements parisiens concernés sont l'école Méderic et l'EPTMT (Ecole professionnelle du tourisme et des métiers de la table et du tourisme), selon un communiqué du syndicat.
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