Nicolas Sarkozy a affirmé vendredi que son pays ne se laisserait "dicter sa politique par personne"
A l'issue d'un sommet de l'UE, le président français a affirmé qu'il ne se laisserait "dicter sa politique par personne et certainement pas par des terroristes".
Le chef du réseau Al-Qaïda a affirmé mercredi que la France ne connaîtrait la sécurité que si elle se retirait d'Afghanistan et mettait un terme à ses "injustices" à l'égard des musulmans
"La loi sur la burqa a été votée et promulguée, la République française a clairement indiqué son choix. Elle ne souhaite pas que sur son territoire, les femmes puissent être enfermées, fussent derrière des pièces de textile", a ajouté Nicolas Sarkozy.
Le ministre français des Affaires étrangères a qualifié jeudi d'"inacceptables" les menaces d'Oussama Ben Laden. "Ces menaces inacceptables ne sont pas nouvelles", a déclaré Bernard Kouchner. "Nous n'avons pas été étonnés et nous maintenons un niveau de vigilance et de préparation dans tous les sens du terme extrêmement élevé et nous continuerons", a ajouté le ministre français en marge d'une réunion diplomatique.
Dans un message audio diffusé sur Al-Jazira, Oussama ben Laden a aussi justifié l'enlèvement de Français au Sahel. "Tout comme vous tuez, vous êtes tués. Tout comme vous prenez des prisonniers, vous êtes pris en otages", a déclaré Oussama Ben Laden dans un message audio intitulé "message au peuple français" selon Al-Jazira.
Il faut que la France cesse ses "injustices" à l'égard des musulmans dit-il encore, justifiant l'enlèvement de Français au Sahel.
L'enlèvement de cinq Français au Niger est la sanction du traitement injuste réservé aux musulmans en France, dit Oussama ben Laden dans un message diffusé mercredi par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira.
Le16 septembre 5 Français, un Togolais et un Malgache travaillant pour Areva et Vinci au Niger ont été enlevés par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Dans cet enregistrement audio, une voix qui semble être celle du chef de la nébuleuse islamiste Al Qaïda critique notamment l'engagement de la France dans des conflits en pays musulmans ou l'interdiction du port du voile intégral.
"L'enlèvement de vos experts (...) est une réaction à l'oppression que vous exercez à l'encontre de notre communauté musulmane", déclare Oussama ben Laden dans ce message adressé au peuple français.
Oussama ben Laden, dont on soupçonne qu'il se cacherait dans les régions tribales et montagneuses aux confins du Pakistan et de l'Afghanistan, affirme que la France doit retirer ses troupes de ce dernier pays.
"Comme vous menacez notre sécurité, nous menaçons votre sécurité", a ajouté ben Laden dans son message dont des extraits ont été diffusés mercredi par Al-Jazira lançant : "Le seul moyen de préserver votre sécurité est de vous retirer de la guerre de Bush en Afghanistan".
Il critique, par ailleurs, l'interdiction du voile intégral décidée en France, dont Aqmi aurait réclamé le retrait, entre autres conditions à la libération des otages, ainsi que le rapportait récemment la chaîne Al Arabia.
"Vous avez été imprudents d'interdire à nos honnêtes femmes de porter le voile. N'est-ce pas dans notre droit d'expulser vos envahisseurs en les attaquant ?", lance-t-il.
La France, qui abrite la plus vaste communauté musulmane d'Europe avec cinq millions de musulmans, a été le premier pays à interdire le port de la burqa ou du niqab dans l'espace public. Le gouvernement néerlandais a l'intention de l'imiter.
Les autorités françaises ont assuré pour leur part qu'elles étaient prêtes à engager des pourparlers avec Aqmi pour obtenir la libération de ces otages.
Selon des sources maliennes et françaises, les otages sont détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué le 21 septembre, soit cinq jours plus tard, leur enlèvement sur le site d'une mine d'uranium du groupe français Areva à Arlit (nord du Niger).
"La menace est réelle"
"Si ces déclarations sont avérées, ça rappelle donc que la menace est réelle et que notre vigilance est totale", a réagi Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, devant une commission parlementaire, en justifiant le maintien de Vigipirate rouge.
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