Neige : quels droits pour les salariés ?
De nombreux salariés ont encore dû rester chez eux mercredi, 21 départements étant toujours en vigilance orange. Que risquent-ils ? Francetv info a interrogé une avocate en droit du travail.
De nombreux salariés ont encore dû rester chez eux, mercredi 13 mars, vingt et un départements étant toujours en vigilance orange neige et verglas. Comment justifier son absence auprès de son employeur ? Risque-t-on le licenciement ? Francetv info a interrogé Anne-Laure Prévot, avocate en droit du travail à Paris.
Francetv info : Un salarié a-t-il le droit de ne pas venir au travail en invoquant les intempéries ?
Anne-Laure Prévot : Bien sûr, car il s'agit là d'un cas de force majeure, constitué par des événements "imprévisibles, irrésistibles et extérieurs". Toute absence doit être justifiée dans les 48 heures. En revanche, à la différence de la maladie ou de l'accident, lorsqu'un salarié ne peut se déplacer à cause de la neige, il doit prévenir son employeur le jour même.
Doit-on prouver sa bonne foi ?
Ce dernier est au courant des conditions météorologiques. Il ne sert pas à grand-chose de prendre des photos, par exemple de la neige qui bloque votre allée ou des transports bloqués.
Cette journée d'absence sera-t-elle payée ?
L'employeur n'est pas obligé de payer les absences, sauf si la convention collective le prévoit. Lorsque le salarié revient au travail, son employeur peut être arrangeant et lui faire remplir une feuille d'absence pour congé payé, ou encore, option rare prévue dans le Code du travail, lui proposer la récupération des heures perdues pour intempéries.
Et si l'entreprise décide de licencier le salarié absent ?
Le salarié pourra contester cette décision devant les prud'hommes, où il est peu probable que le licenciement soit reconnu comme justifié. On peut rompre un contrat de travail pour abandon de poste ou absence injustifiée, mais dans le cas d'intempéries et donc de force majeure, le salarié n'a pas les moyens matériels de se déplacer.
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