Michel Luc, ex-salarié d'une société de sécurité, a été mis en examen dans la fausse affaire d'espionnage chez Renault
Soupçonné d'avoir contribué à une escroquerie au renseignement, Dominique Gevrey, le responsable de la sécurité de Renault, est en détention provisoire depuis le 13 mars à la prison de la Santé.
Il y a désormais deux personnes mises en examen dans cette affaire qui avait provoqué le licenciement de trois cadres de Renault.
Michel Luc, Soupçonné d'avoir établi des fausses factures dans le cadre d'une hypothétique enquête sur la divulgation d'informations stratégiques, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
Dominique Gevrey a contre-attaqué mardi en assurant, via son avocat Me Baduel, avoir obéi aux ordres d'une direction au comportement "paranoïaque".
Cet ancien militaire mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" assure avoir agi de bonne foi. Il affirme avoir été en contact avec une mystérieuse source, rémunérée à hauteur de plusieurs centaines de milliers d'euros, supposée avoir été à l'origine des accusations d'espionnage contre trois cadres du constructeur depuis innocentés.
"On lui a donné des objectifs, il les a appliqués. Nous apporterons les preuves des ordres donnés par la direction sur ces événements", a dit Me Jean-Paul Baduel à l'AFP.
Me Baduel met également en cause le climat de suspicion qui règnerait chez le constructeur et expliquerait cette affaire : "La paranoïa est pathologique chez Renault, cette société est gérée de façon paranoïaque".
M. Gevrey a livré un nom, supposé être son informateur, lors de sa comparution devant le juge d'instruction chargé de l'enquête mais les enquêteurs s'interrogent sur l'existence même de cette source.
Selon Le Canard Enchaîné daté de mercredi, citant des enquêteurs, il a donné au juge "le nom passe-partout d'un homme soi-disant proche des services de renseignement belges - il ne sait pas lesquels - et complètement impossible à vérifier".
Renault s'est constitué partie civile dans l'enquête ouverte à Paris après que l'affaire d'espionnage industriel, qui a secoué le constructeur automobile pendant des semaines, se fut révélée sans fondement.
La Chine dénonce des "accusations vicieuses"
Le ministère chinois du Commerce a lancé un appel mardi à la vigilance contre les "accusations vicieuses" contre la Chine pour vol de technologies de compagnies étrangères. La Chine avait été mise en cause dans le dossier d'espionnage chez le groupe français Renault.
"Nous devrions être vigilants face à la discrimination contre les compagnies chinoises", a déclaré le porte-parole du ministère, Yao Jian, "en particulier les discriminations vicieuses qui font de la Chine un pays qui vole la technologie ou les produits d'autres pays".
En début d'année, se disant victime d'espionnage industriel touchant ses batteries pour voitures électriques, le constructeur automobile français avait évoqué "une filière organisée internationale", et des informations de presse avaient affirmé que la Chine était le bénéficiaire de cet espionnage.
Pékin avait alors réagi en qualifiant ces accusations de "totalement sans fondement, irresponsables et inacceptables".
La semaine dernière, le ministère chinois des Affaires étrangères avait sobrement indiqué "prendre note de la clarification" alors que Renault avait innocenté ses cadres incriminés et que la piste d'espionnage au profit de la Chine se révélait sans fondement.
La Chine a été en 2010 le 4e pays au monde pour le nombre de brevets enregistrés, après les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne, a dit le porte-parole du ministère du Commerce, pour qui "la Chine progresse vite".
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