Mediapart cible le compte suisse et le trésorier de Jean-Marie Le Pen
Selon Mediapart, le trésorier de Jean-Marie Le Pen a été actionnaire d'une société offshore basée à Gibraltar.
Quelques jours après le trésorier de campagne de François Hollande, c'est au tour de celui de Jean-Marie Le Pen d'être mis en cause pour avoir utilisé les services de plusieurs sociétés offshore dans les années 1990, selon des documents publiés par Mediapart (article payant), mercredi 10 avril. Auparavant, l'éditeur Jean-Pierre Mouchard, ancien trésorier du micro-parti Cotelec, proche du Front national, avait ouvert un compte à l'Union des banques suisses (UBS) pour le compte de Jean-Marie Le Pen, en mars 1981, d'après Mediapart.
Interrogée par le site d'informations, la présidente du parti d'extrême-droite, Marine Le Pen, justifie l'ouverture de ce compte suisse par un "emprunt souscrit à l'UBS". Mais de son côté, Jean-Marie Le Pen, aujourd'hui président d'honneur du FN, en "conteste purement et simplement l'existence", souligne Mediapart. Il assure en fait que le compte en question appartenait entièrement à Jean-Pierre Mouchard, et que ce dernier n'agissait pas pour son compte. Un document daté du 10 mars 1981 et publié par Mediapart laisse pourtant penser le contraire. Toujours d'après le site internet, environ 2 millions de francs (environ 300 000 euros) ont été déposés sur ce compte entre juin 1984 et avril 1986, sous la forme de placements fiduciaires.
Le FN annonce qu'il va poursuivre Mediapart
Selon d'autres documents diffusés mercredi par Mediapart, Jean-Pierre Mouchard a opéré dans les années 1990 des virements internationaux à travers la société offshore Overseas Property Services Limited à Gibraltar, pour renflouer l'une de ses maisons d'édition française, Magellan. C'est la société fiduciaire Isola et Isola, également située à Gibraltar, qui gère les opérations de l'éditeur liées à Overseas Property Services Ltd, mais aussi celles liées à la société panaméenne Hadret Al-Raiss, dont Jean-Pierre Mouchard est actionnaire, ajoute le site.
Dans un communiqué, le Front national estime que "cette publication, intervenant après l’affaire Cahuzac, démontre que Mediapart a rapidement abandonné le travail journalistique pour retomber dans le combat militant". "Cette volonté claire d’amalgame fera évidemment l’objet de poursuites correctionnelles", ajoute le parti d'extrême droite.
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