Martinique : "Nous en sommes à trois morts" en marge des violences, affirme la procureure de la République

La procureure de la République en Martinique a dressé sur France Inter le bilan des violences qui ont eu lieu sur l'île ces derniers jours, avec notamment la mort de deux motards dans la nuit de jeudi à vendredi.
Article rédigé par franceinfo
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Une voiture incendiée le 17 septembre 2024 à Fort-de-France alors que l'île fait face à la colère des habitants, accablés par l'envolée des prix. (THOMAS THURAR / AFP)

"Nous en sommes à trois morts", dans le cadre des violences en Martinique, affirme vendredi 11 octobre à France Inter Clarisse Taron, la procureure de la République en Martinique. "On a eu cette nuit deux motards, peut-être faisant partie des manifestants, tués dans un accident de la circulation alors qu'ils prenaient la rocade à contre-sens. Sans compter un autre meurtre", détaille-t-elle. 

La procureure précise que la victime de l'homicide est un homme de 20 ans tué par balle sur la commune du Robert dans la nuit de mercredi à jeudi, tout près d'un magasin vandalisé. L'hypothèse d'un tir des forces de sécurité n'est pas privilégiée à ce stade par le parquet. L'auteur n'est pas identifié.

"De la délinquance d'opportunité et d'aubaine"

"L'île est mise à sac, il y a des pillages, il y a des dégradations, avec 500 voitures brûlées", dans la nuit de mercredi à jeudi et "probablement plus de 100 voitures brûlées" dans celle de jeudi à vendredi, poursuit Clarisse Taron. "Nous sommes de nouveau dans une période très difficile", déplore-t-elle.

La procureure compte "probablement pas loin de 100 procédures nouvelles", précisant qu'il "y a des procédures directement liées aux manifestations", mais aussi "de la délinquance d'opportunité et d'aubaine", commise par "des repris de justice qui profitent des troubles pour cambrioler". "Rien que la nuit dernière, nous avons rentré pas loin de 50 procédures de garde à vue", détaille-t-elle. 

Elle explique que les troubles sont partis du quartier Sainte-Thérèse à Fort de France, mais qu'il y a désormais une "atteinte de tout le territoire". Par rapport au début du mouvement contre la vie chère, "il y a 40 jours", Clarisse Taron note "une aggravation" sur l'île. Mais elle rappelle "qu'on avait connu des violences en 2020, 2021".

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