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Covid-19 en Martinique : au CHU de Fort-de-France, "la morgue n'est plus en mesure d'accueillir des patients dignement"

Face à la saturation de la morgue, l'hôpital fait appel aux pompes funèbres privées pour accueillir les corps.

Article rédigé par Faustine Calmel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le CHU Pierre Zobda-Quitman de Martinique, à Fort-de-France, en juillet 2021. (LIONEL CHAMOISEAU / AFP)

Ce sont des mots qu'il aurait aimé ne jamais avoir à prononcer. Et pourtant, le docteur Cyrille Chabartier, chef du service de réanimation au CHU de Martinique, à Fort-de-France, fait ce constat, vendredi 13 août : "Il y a une dizaine de morts par jour au CHU, avec une morgue qui n'est plus en mesure, à l'heure actuelle, d'accueillir des patients dans des conditions de respect de la dignité." En Martinique, les malades du Covid-19 sont désormais trop nombreux pour être tous pris en charge. Les 55 lits de réanimation ne suffisent pas, l'hôpital est débordé. Pour cause, le nombre de contaminations continue d'augmenter avec un taux d'incidence de près de 1 200 cas pour 100 000 habitants.

Dix corps contre deux ou trois en temps normal entrent chaque jour dans ce bâtiment du CHU où 25 casiers permettent de conserver les défunts. Il a donc fallu faire appel aux structures privées. "On a mis beaucoup de pression sur les pompes funèbres, on arrive au jour le jour à faire partir les personnes décédées, relate Dominique Arad-Chenor, responsable de la chambre mortuaire. On a des décès à l'hôpital mais il y en autant à l'extérieur, on se retrouve par jour à plus de 60 annonces de décès."

En Martinique, beaucoup de ces faire-part de décès sont lus à la radio. Mais face à cette longue liste, même l'aide des pompes funèbres ne suffit plus, admet Claude qui travaille à la morgue. "En Martinique, nous n'avons pas assez de structure assez large pour pouvoir mettre toutes ces personnes, souffle-t-il. On a un funérarium qui n'a pas assez de places pour pouvoir nous aider. La seule solution, c'est de nous permettre d'avoir un mobil-home pour pouvoir nous soulager un peu." Un mobil-home réfrigéré dont le principe est acté, mais qui jeudi soir n'avait toujours pas été installé dans l'enceinte de l'hôpital.

Coronavirus en Martinique : la morgue de l'hôpital saturée - Reportage de Faustine Calmel

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