Martine Aubry a lancé un débat samedi après avoir déclaré que le quinquennat sacrifiait le politique à l'électoraliste
Interviewée par le site d'informations Mediapart samedi, la première secrétaire du PS, Martine Aubry a déclaré:
"je pense qu'il est bien difficile de changer une société en étant élu pour cinq ans. (...) Du coup, on est obligés de faire les choses rapidement et brutalement car la visée électorale est plus importante que la visée politique".
Depuis, un débat semble s'être ouvert sur le bien fondé de la durée actuelle du mandat présidentiel.
A droite le premier à bondir a été le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé. "Je pense que le quinquenat c'est mieux que le septennat", a déclaré M. Copé sur France Inter mardi matin. Il a fait valoir que dans les grandes démocraties "l'essentiel des mandats présidentiels, ça se fait sur cinq ans, quatre ans aux Etats-Unis". "Il y a un avantage à aligner le mandat présidentiel et le mandat à l'assemblée nationale, c'est l'idée du contrat de législature: pendant cinq ans, on s'engage vis-à-vis des Français sur une feuille de route". Au contraire, le septennat "pose le problème de la cohabitation", selon lui "une catastrophe".
A gauche, c'est le député socialiste Jack Lang qui s'est étonné des déclarations de la maire de Lille. "Je ne sais pas quand elle a dit une chose pareille, je ne veux même pas croire qu'elle ait pu le dire parce que c'est une conquête de la gauche", a-t-il déclaré sur Europe 1 mardi. "C'est nous-mêmes, sous le gouvernement Jospin, qui avons décidé de ramener le mandat du président de sept ans à cinq ans, c'est une mesure de démocratie, ce serait un retour en arrière que de revenir au septennat", a ajouté le père de la fête de la musique.
A gauche toujours, seul le porte-parole du PS, Benoît Hamon, semble aller indirectement dans le sens de sa première secrétaire. Il a en effet déclaré qu'en 2012 la gauche allait "récupérer une France dans un tel état que cinq ans n'y suffiront pas".
Faut-il alors revenir au septennat? Benoît Hamon répond avec humour: "on peut faire deux fois cinq ans".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.