Martine Aubry a fixé au deuxième semestre 2011 les primaires pour désigner le candidat PS à la présidentielle de 2012
"On va le décider collectivement. Ce sera en 2011, juste avant l'été, juste après, à la fin de l'année, enfin, au deuxième semestre 2011", a-t-elle déclaré dimanche sur RTL.
S'il est confirmé, ce calendrier irait à l'encontre des souhaits de plusieurs prétendants candidats comme Arnaud Montebourg, François Hollande et Ségolène Royal.
L'ancien premier secrétaire du parti socialiste François Hollande les veut au printemps 2011 et l'ex candidate à la présidentielle Ségolène Royal les souhaite elle le plus tôt possible.
Cet échéancier correspondrait en revanche aux voeux des soutiens de Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, dont le mandat arrive à terme à l'automne 2012. Il a été "un formidable ministre de l'Economie et des Finances", est "lui aussi quelqu'un qui peut tout à fait diriger notre pays", a d'ailleurs souligné le premier secrétaire.
Pierre Moscovici, proche de Dominique Strauss-Kahn, a demandé en décembre que l'on ne "bâtisse pas un système pour l'exclure".
Martine Aubry: "J'en ai les capacités, comme d'autres"
Sur la forme, la première secrétaire avait souhaité en 2009 des "primaires ouvertes", sans préciser cette notion. La question sur le périmètre des participants est toujours d'actualité. Mme Aubry n'a pas apporté dimanche plus de précision.
Europe Ecologie, le Mouvement démocrate, le Parti communiste ou le Parti de gauche n'ont en tous les cas pas fait part de leur volonté de participer à des primaires qui désigneraient un candidat unique pour l'opposition de gauche.
Priée de dire, si elle pensait à se présenter à la présidentielle, Martine Aubry a assuré dimanche qu'elle ne pensait actuellement qu'aux élections régionales de mars ajoutant cependant "Je pense que j'en ai les capacités comme d'autres". "J'ai été numéro deux du gouvernement, j'ai rempli des fonctions importantes, j'ai travaillé dans une entreprise, je dirige une ville", a détaillé la maire de Lille.
"Tout ça à soi seul ne suffit pas, il faut qu'à un moment donné on soit l'homme ou la femme de la situation qui permettra de mobiliser un maximum de Français", a-t-elle ajouté. "D'abord on joue collectif, après on choisit le capitaine, mais on n'en est pas là", a-t-elle poursuivi en demandant que l'on "donne du temps au temps".
Mme Aubry nuance son soutien à Vincent Peillon
Si la première secrétaire a confirmé avoir validé la décision de Vincent Peillon de faire faux bond à l'émission "A vous de juger" car elle était "heurtée qu'à 20h30 on organise un débat de cette manière", elle a en revanche pris ses distances sur la forme. "Si il a organisé cela, c'est non seulement incorrect, mais ce n'est pas bien", a-t-elle déclaré au grand jury RTL-Le Figaro-LCI.
Reste que sur le fond du débat lui-même, Martine Aubry s'est interrogée. De cette manière, c'est à dire sans membre de l'opposition parlementaire dans la première partie de l'émission, "S'agissait-il de réhabiliter un ministre pour lui donner une image plus douce face au Front national ?"
Martine Aubry a également jugé disproportionnée la place accordée au débat sur l'identité nationale à la télévision. "Si, avec cet incident malheureux, nous arrivons à poser cette question, ça n'aura pas été aussi inutile que cela, même si on peut dénoncer la forme, et là je vous entends", a-t-elle dit.
La version d'Aubry
Jeudi dernier, l'eurodéputé socialiste Vincent Peillon avait pratiqué au dernier moment la politique de "la chaise vide" lors de l'émission "A vous de juger" d'Arlette Chabot, où il devait intervenir après un débat entre le ministre de l'Immigration, Eric Besson, et la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen.
"Il m'a dit, j'ai cru comprendre par ma maison d'édition que je passerai en deuxième partie et que je ne pourrai pas débattre comme je voudrais qu'on le fasse à 20h30, c'est à dire des vrais sujets de l'identité nationale", a rapporté Martine Aubry.
Arlette Chabot, directrice générale adjointe de l'information de France Télévisions et présentatrice de l'émission "A vous de juger", a expliqué pour sa part avoir convenu avec M. Peillon du déroulement de l'émission.
"Sur la forme, si effectivement Vincent Peillon savait depuis quelques jours que l'organisation était celle qui avait lieu, ce qui n'est pas ce qu'il nous a dit, et s'il a organisé cela, à l'évidence c'est non seulement incorrect mais ce n'est pas bien", a dit Martine Aubry.
La première secrétaire du PS avait dit vendredi soutenir "pleinement" Vincent Peillon et avoir été prévenue de sa décision mercredi. Elle s'est en revanche à nouveau désolidarisée dimanche de la demande de démission d'Arlette Chabot formulée par M. Peillon.
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