"Betty Coton" conté à des CM1, Luc Chatel saisit l'inspection académique

L'histoire de Betty Coton peut-elle se conter dans une classe de CM1-CM2 ? La lecture de ce livre qui traite de l'esclavage dans une classe de Morsang-sur-Orge (Essonne) a suscité l'indignation des parents d'élèves. Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a donc décidé, mardi 6 mars, de saisir l'inspection académique de l'Essonne. 

Que l'Education nationale "prenne ses responsabilités"

Le roman, paru chez Actes Sud Junior et récompensé en 2007 par le prix Aficion'ados de Mont-de-Marsan, décrit notamment dans des termes très crus le viol et la mutilation d'une petite fille arrachée à son village africain pour rejoindre la Louisiane et y être vendue à un propriétaire qui en fera son souffre-douleur. 

"Un enseignant peut aborder tous les sujets mais doit adapter son propos au public qu'il a en face de lui", avait expliqué, au Parisien, Sébastien Narme, président du collectif de parents indignés (CPI), lequel a rassemblé une dizaine de familles. "Avoir lu de tels passages, avec des détails sexuels aussi barbares, sans que les parents ne soient au courant ou les enfants préparés, est totalement contre-productif", s'est indigné le père de famille dans le quotidien. Le collectif a en outre demandé que "l'Education nationale prenne ses responsabilités face à ce fait grave." 

Un roman inadapté à des enfants de 9 ans

A l'instar des parents d'élèves, le ministre s'est déclaré "indigné et choqué par les passages crus lus en classe", selon le ministère de l'Education nationale. Cette affaire, révélée mardi par Le Parisien, a poussé Luc Chatel à "saisir immédiatement l'inspection d'académie". Au ministère, on précise par ailleurs que cela ne préjuge pas forcément d'une sanction pour l'enseignant qui a fait étudier ce livre en classe.

L'auteure de Betty Coton, Corinne Albaut, note par ailleurs que l'ouvrage constitue un "témoignage sur les horreurs vécues pendant la période de l'esclavage, un devoir de mémoire," lequel "s'adresse à des adolescents à partir de 13-14 ans, selon leur maturité." "Je dirais même que c'est de l'inconscience de lire cela à des enfants de 9 ans", a-t-elle ajouté, interrogé également par Le Parisien.