Livre polémique: Royal demande une "action"
Ségolène Royal a demandé mardi au PS d'engager une "action" contre l'ouvrage "Hold-uPS, arnaques et trahisons"Ségolène Royal a demandé mardi au PS d'engager une "action" contre l'ouvrage "Hold-uPS, arnaques et trahisons"
Sur son site, elle demande soit "une action" si les fraudes dénoncées étaient fausses, soit des sanctions contre les fraudeurs si les faits étaient avérés. Cinq cadres du PS ont réclamé une "confrontation" avec les auteurs du livre.
Ces derniers ont refusé cette rencontre par la voix de leur éditeur, Yves Derai, directeur des Editions du Moment.
"Je veux simplement la vérité et les sanctions" contre les auteurs des fraudes présumées, dont fait état un livre brûlot, a insisté Ségolène Royal dans une vidéo mise en ligne sur le site de son association "Désirs d'avenir". "De deux choses l'une ou bien les faits relatés dans ce livre sont vrais, et c'est d'une extrême gravité et rien ne justifie la loi du silence", a-t-elle poursuivi, ajoutant: "J'attends de la direction du Parti socialiste qu'elle fasse toute la lumière et qu'elle prenne les sanctions qui s'imposent pour que cela ne recommence jamais". Si les faits "sont faux", elle a dit "attendre de la direction du Parti socialiste qu'elle engage une action contre les auteurs" du livre, afin "que l'honneur du Parti socialiste et de ses dirigeants soit rétabli". Pour elle, "la passivité serait un aveu de culpabilité".
Direction du PS: une "confrontation" sollicitée
Cinq membres de la direction du PS ont proposé mardi soir aux auteurs du livre "Hold-uPS, arnaques et trahisons", qui a relancé la polémique sur l'élection de Martine d'Aubry à la tête du PS, "d'organiser sans délai" une "confrontation devant des journalistes" pour démontrer que "les accusations portées par ce livre sont mensongères".
Dans un communiqué, Claude Bartolone, Christophe Borgel, Jean-Christophe Cambadélis, François Lamy et Christian Paul, proches de la première secrétaire, soulignent: "Nous pouvons nous engager dans des procédures juridiques, tant la diffamation et la diffusion de fausses nouvelles sont évidentes. Mais chacun sait qu'elles prennent beaucoup de temps (...) Nous ne pouvons accepter de voir ainsi sali le Parti socialiste (...) Nous proposons aux auteurs de ce livre d'organiser sans délai une confrontation devant des journalistes. Nous démontrerons point par point que les allégations et accusations portées par ce livre sont mensongères."
"C'est une idée saugrenue", a déclaré Yves Derai, directeur des Editions du Moment, qui a publié le livre. "Les auteurs ont fait le choix de ne pas polémiquer avec le PS. Il n'est pas question qu'ils aillent devant une sorte de tribunal rue de Solferino, avec des confrères journalistes pris comme juges", a-t-il ajouté.
L'objet du délit
Le débat a été lancé par la sortie du livre "Hold-ups, arnaque et trahisons", dans lequel les journalistes Karim Rissouli et Antonin André affirment que Martine Aubry a été élue à la tête du PS à l'automne dernier grâce à de vastes fraudes. Une accusation d'autant plus génante que cette élection ne s'était jouée qu'à 102 voix.
Vendredi 11 septembre, sur France Inter, Ségolène Royal a estimé qu'il fallait sanctionner les fraudes liées à l'élection de Martine Aubry à la tête du PS. "Il y a des principes fondamentaux qui sont le respect de la loi" et "même si c'est difficile, il faut que la loi soit appliquée" au PS, a-t-elle déclaré. Priée de dire si elle allait saisir les tribunaux, Ségolène Royal a cependant répondu: "Je ne sais pas. Pour l'instant, là je pose des principes pour y voir clair." Mais elle a ajouté aussitôt: "Ne rien faire aggraverait la situation. Il faudrait savoir ce que les militants en pensent (...) Pourquoi ne pas consulter les militants sur ce qu'il y a à faire ?"
"Le PS n'est pas une zone de non-droit et frauder un vote, que ce soit dans une association, dans un parti, dans une société, c'est un délit pénal", a-t-elle souligné. "Tout électeur du Parti socialiste est fondé à porter l'affaire devant la justice (...) Je ne veux pas en faire une affaire personnelle, ni une occasion de revanche. La réalité est là", a encore souligné l'ex-candidate à la présidentielle.
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