Libération des derniers détenus de la "jungle"
Les derniers Afghans détenus à Nîmes après la destruction de la "jungle" de Calais ont été libérés lundi dans la nuitLes derniers Afghans détenus à Nîmes après la destruction de la "jungle" de Calais ont été libérés lundi dans la nuit
La semaine dernière, le juge des libertés avait considéré que les rétentions des 40 Afghans concernés étaient irrégulières.
Une semaine après le démantèlement de la "jungle" de Calais le 22 septembre, la majorité (122) des 138 migrants arrêtés et placés en rétention ont été libérés, selon le service d'entraide de la Cimade.
La plupart des migrants détenus affirmaient être mineurs et les majeurs n'avaient pas été en mesure d'exercer leurs droits. Certains avaient déjà été libérés jeudi mais pour 27 autres, le procureur de la République de Nîmes avait fait appel.
Ces appels ont été examinés lundi par la cour d'appel de Nîmes. Le président aurait dû rendre son délibéré mardi matin, selon Maître Pascale Chabbert-Masson, une des avocates de ces migrants afghans. Mais les avocats ont fait valoir que le délai à statuer de 48 heures hors week-end du président de la cour d'appel serait dépassé. Ils ont donc demandé au juge des libertés de le constater et les 27 hommes ont pu être remis en liberté dans la nuit de lundi.
L'éternel retour
Résultat des courses, après le démantèlement de la "jungle" de Calais la semaine dernière par le ministre de l'Immigration Eric Besson, les centaines de migrants délogés sont de nouveaux dans les rues. N'ayant plus de point de rendez-vous, ils sont désormais éparpillés dans les rues de Calais et entassés dans quelques squats, selon la gendarmerie de Calais. Pour ceux qui ont été envoyés dans des centres de rétention ailleurs en France (Nîmes, Moselle...), ils ne tarderont pas à revenir à Calais, prêts à retenter leur chance pour atteindre leur objectif: l'Angleterre.Pour la Cimade, le démantèlement est "un échec" Une semaine après le démantèlement de la "jungle" de Calais, la quasi-totalité des migrants arrêtés et placés dans des centres de rétention ont été libérés, a annoncé mardi le Comité Inter Mouvements Auprès Des Evacués (Cimade), selon laquelle l'opération est un "échec" pour avoir ignoré "les droits des personnes". "Sur le plan des objectifs fixés par l'administration, l'opération est un échec, mais au-delà, ce qui est frappant, c'est qu'elle n'était pas compatible avec le respect des droits des personnes, ce que les juges ont sanctionné", a réagi auprès de l'AFP Damien Nantes, responsable à la Cimade du service Défense des étrangers reconduits. D'abord, l'âge des personnes, souvent mineures: "Dans certains cas les juges ont estimé que l'administration n'avait rien fait pour s'assurer que les personnes arrêtées n'étaient pas mineures, dans d'autres ils ont ordonné des examens osseux qui ont conclu à leur 'minorité'", a expliqué Damien Nantes. Deuxième argument, "l'impossibilité pour ces personnes d'exercer leurs droits", en raison par exemple de la longueur des transferts vers les neuf centres de rétention dispersés à travers la France, ou l'impossibilité de contacter un avocat. Les tribunaux administratifs ont également prononcé "plusieurs dizaines d'annulations" des arrêtés de reconduite à la frontière au motif du non-respect du droit de demande d'asile, a précisé Damien Nantes.
Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, considère, lui, l'opération comme un "succès". Il l'avait fait savoir lundi dans un communiqué soulignant que "l'objectif, qui était de détruire un campement insalubre et une plaque tournante des filières clandestines à destination de l'Angleterre, est atteint". Le ministre a également évoqué lundi de nouvelles opérations "avant la fin de la semaine". Perspective jugée "inacceptable" par la Cimade.
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