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Les transports se sont améliorés lundi, avec par exemple la levée des blocages de dépôts de bus à Toulouse

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit avec des grèves de bus et d'éboueurs dans certaines villes, parallèlement aux blocages des raffineries, alors qu'une nouvelle journée de mobilisation est prévue par les syndicats jeudi.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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A Marseille, les ordures s'amoncèlent en raison de la grève des éboueurs (22 octobre 2010) (AFP / Gérard Julien)

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit avec des grèves de bus et d'éboueurs dans certaines villes, parallèlement aux blocages des raffineries, alors qu'une nouvelle journée de mobilisation est prévue par les syndicats jeudi.

Sept des 12 raffineries françaises poursuivaient la grève, les autres devant se prononcer par vote dans la journée.

A Toulouse, le blocage des deux dépôts de bus était levé et une partie du service de bus était assurée. Des blocages de plusieurs heures ont eu lieu ces dernières semaines dans les dépôts, perturbant le trafic.

A Bourges, le dépôt des bus était bloqué par une trentaine de manifestants.

Du côté des éboueurs, la grève a touché à sa fin, lundi à Marseille, où avait démarré le mouvement. Après 14 joueurs de grève, les éboueurs ont commencé, dans la soirée, à voter la reprise du travail pour des "raisons sanitaires". Depuis le 11 octobre, près de 10.000 tonnes de déchets se sont accumulées dans les rues de la cité phocéenne et des villes environnantes, où la collecte est assurée par des agents publics.

En Ile-de-France, l'accès au centre de traitement de déchets d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le plus important de France, était toujours bloqué lundi. Le mouvement, entamé depuis jeudi, se poursuit au moins jusqu'à mardi, a indiqué un porte-parole du Syctom, syndicat intercommunal de traitement des déchets qui regroupe 84 communes d'Ile-de-France. Les manifestants qui bloquent l'entrée du centre d'Ivry sont en charge de la collecte des déchets, mais ne sont pas des salariés du site.

A Paris, la situation était "relativement sous contrôle" dans la capitale, a estimé la mairie, soulignant "la volonté très claire d'éviter toute dérive à la marseillaise". Dans la capitale, la collecte est assurée par les services municipaux dans les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements. Ailleurs, elle est réalisée par des entreprises privées.

Les éboueurs de Pau et de l'agglomération paloise, en grève depuis le 18 octobre, ont décidé la reprise du travail à partir de mardi matin.

Les éboueurs d'Agen, également en grève, ont amorcé un dialogue sur des revendications locales avec le député-maire de la ville au 7e jour de leur mouvement, selon la CGT locale.

A Toulouse, trois dépôts sur cinq ont reconduit la grève lundi matin, avec des taux de grévistes de 90%, selon la CGT. Un dépôt a repris le travail après du Raisin (nord), qui avait voté la reprise samedi.

Les syndicats, soutenus par les étudiants et les lycéens, organisent deux nouvelles journées de grèves et de manifestations le jeudi 28 octobre et le samedi 6 novembre.

La solidarité financière s'organise
La solidarité financière au profit des salariés qui effectuent une grève longue, comme dans les raffineries, s'organise au sein des syndicats, partis ou associations.

Le Front de gauche a récolté samedi près de 6000 euros pour les salariés en grève contre la réforme des retraites, a annoncé le mouvement politique dimanche. Des militants ont recueilli 5.912 euros "en seulement deux heures de temps" lors d'une collecte devant le centre Georges Pompidou, à Paris, selon un communiqué du Front de gauche.

"Les sommes récoltées seront notamment versées en Ile-de-France aux intersyndicales de la raffinerie de Grandpuits et du centre de traitement et de déchets de la porte d'Ivry", engagées dans une grève reconductible contre la réforme des retraites, précise le mouvement.

Outre les collectes locales, les confédérations prennent aussi des initiatives. La CGT a ouvert un compte spécifique, "CGT-Solidarité-Luttes-retraite". "L'argent sera redistribué à la demande, comme nous l'avons fait pour le compte de la lutte des sans-papiers, qui a récolté 80.000 euros par an depuis trois ans", explique Michel Doneddu, le trésorier de la CGT.

La FNIC-CGT, fédération chimie de la CGT, a également ouvert un compte bancaire pour recevoir les dons. Elle affirme qu'ils vont "croissant" mais n'a pas donné de chiffres. Par ailleurs, des comptes ont été ouverts dans certaines raffineries pour recevoir des contributions.

A la CFDT, qui dispose d'un trésor de guerre de plus de 100 millions d'euros accumulés depuis les années 1970, géré par la Caisse nationale d'action syndicale (CNAS), la trésorière Anousheh Carvat explique que "les statuts (du syndicat) excluent l'utilisation de cette caisse pour des mots d'ordre généraux, sauf situation exceptionnelle".

"Nous avons considéré que la lutte contre la réforme des retraites était un mouvement exceptionnel. Nous avons donc demandé aux organisations de faire remonter les dossiers individuels et le processus devra être entériné par le conseil national en février 2011". Les grévistes syndiqués à la CFDT pourront donc se faire rembourser, à terme, une partie de leurs journées de grève.

Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, a indiqué à l'AFP qu'une ligne de trésorerie du syndicat servirait à rembourser les journées perdues. "Nous rendrons publiques les sommes récoltées et leur affectation. Jusqu'à présent, les choses s'organisaient localement. Mardi dernier une collecte à Nantes a permis par exemple de recueillir 7.500 euros" qui ont été transmis pour les grévistes de la raffinerie voisine de Donges.

Des portails existent par ailleurs sur le net comme solidarites.soutiens.org, qui affiche le détail des comptes dédiés aux conflits locaux (travailleurs sans papiers, Molex, salariés de supermarchés). Créé en 2009 par un collectif marseillais, ce portail annonce avoir versé pour les luttes en cours plus de 11.500 euros.

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