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Les syndicats ne sont pas parvenus à rééditer samedi la performance du 1er mai unitaire de 2009

Les cortèges ont réuni 350.000 manifestants en France, selon la CGT; 195.000, selon le ministère de l'Intérieur.Si ce chiffre est plus élevé que la moyenne des dernières années, partout la participation a été en recul par rapport à 2009, où le 1er mai le plus suivi depuis 2002 avait réuni de 465.000 à 1,2 million de manifestants, selon les sources.
Article rédigé par France2.fr
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La manifestation parisienne du 1er mai 2010. (France 2)

Les cortèges ont réuni 350.000 manifestants en France, selon la CGT; 195.000, selon le ministère de l'Intérieur.

Si ce chiffre est plus élevé que la moyenne des dernières années, partout la participation a été en recul par rapport à 2009, où le 1er mai le plus suivi depuis 2002 avait réuni de 465.000 à 1,2 million de manifestants, selon les sources.


Alors que le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, espérait des manifestations "de grande ampleur", les craintes concernant la réforme des retraites n'ont pas suffi à mobiliser massivement les salariés.

Les organisateurs voulaient pourtant faire de ce rendez-vous un moyen de pression sur Nicolas Sarkozy avant le sommet social du 10 mai sur l'emploi et le pouvoir d'achat, à l'Elysée.

Le 1er mai version 2010 n'était que partiellement unitaire. FO avait organisé ses propres défilés, qui ont toutefois rassemblé peu de monde (de 650 à 2.000 à Paris, 150 à Aix-en-Provence pour un meeting de Jean-Claude Mailly).

Force Ouvrière a fait bande à part cette année pour le 1er mai, manifestant à part avec comme unique mot d'ordre la défense des retraites, récoltant des critiques senties de la part des autres syndicats. FO avait, à titre exceptionnel, participé aux défilés unitaires du 1er mai l'an dernier.

Réactions des leaders syndicaux

Jean-Claude Mailly (FO) a dénoncé l'utilisation par le gouvernement du dossier des retraites pour amadouer les agences de notation financière et appelé à la solidarité avec les salariés de Grèce auxquels les marchés vont "imposer une purge".

Pour Annick Coupé (Solidaires), "On est dans une journée de mobilisation visiblement pas aussi importante qu'espérée par rapport aux enjeux" qui "peut s'expliquer parce qu'on est en fin de vacances scolaires pour certains mais aussi parce que les gens sont en attente sur le dossier des retraites. Le 1er Mai est une espèce de rituel qui est en fait aujourd'hui en solidarité internationale avec ce qui se passe en Grèce".

Bernadette Groison (FSU) notent que "les salariés et les fonctionnaires sont très inquiets pour l'avenir, mais ils savent que c'est le moment de peser sur le gouvernement."

"Aujourd'hui, c'est un round d'observation, la mobilisation en province n'est pas un raz-de-marée" mais "elle est correcte", a jugé Alain Olive (Unsa).

Avec la CGT et la FSU, Solidaires envisage "des mobilisations d'ampleur" le mois prochain. L'intersyndicale en discutera le 6 mai.

La nouveauté, en vue du 1er mai, fut l'appel formulé vendredi par 19 organisations de jeunesse qui montent au créneau pour défendre la retraite à soixante ans. "On est là en solidarité avec les salariés et pour nos propres revendications" (...) Les jeunes sont en première ligne", a expliqué Jean-Baptiste Prévos (Unef [premier syndicat étudiant, ndlr]). "Les étudiants d'aujourd'hui sont les salariés de demain et les retraités d'après demain. Ils demandent à être entendus dans le débat sur la réforme des retraites", a-t-il ajouté.

Les chiffres dans les grandes villes de France

Les 317 manifestations ont eu lieu dans la plupart des grandes villes de France avec presque partout une même banderole : "Tous ensemble: public privé. Pour les salaires, l'emploi, les retraites".

A Paris, la CGT et la CFDT ont estimé à 45.000 le nombre de manifestants alors que le ministère de l'Intérieur l'établissait à 21.000. Les défilés ont rassemblé notamment entre 5 et 6.000 personnes à Toulouse. A Marseille, où la police avait annoncé 3.500 manifestants le matin, les organisateurs en ont recensé 15.000.

Les cortèges ont rassemblé de 4.500 à 8.500 à Lyon, de 4.200 à 7.000 à Grenoble, de 3.200 à 4.000 à Caen, de 3.500 à 7.000 à Rennes, de 2.500 à 5.000 à Nantes, de 3.400 à 7.000 à Rouen, pour les manifestations les plus importantes.

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