Les quatre dirigeants du groupe métallurgique suédois Akers ont été relâchés jeudi par les salariés
Les quatre cadres, dont le directeur général d'Akers France Philippe Bello et le directeur des ressources humaines Dominique Lasalle, sont sortis après la signature d'un premier protocole d'accord en compagnie de représentants syndicaux.
Les dirigeants étaient retenus dans une salle de réunion de l'usine de Fraises, dans la Loire, depuis mercredi.
Ils se sont ensuite rendus ensemble à la mairie de Fraisses et ont "contresigné quatre autres exemplaires de ce même protocole destinés aux partenaires sociaux, devant des élus dont le maire de la commune", a précisé jeudi soir à l'AFP David Berthaud, secrétaire (CFDT) du comité d'entreprise.
"Un protocole définitif sera signé le 17 février prochain, qui inclut l'accord d'aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Les cadres étaient retenus sur le site, condamné à la fermeture en juin prochain. La majorité des 117 salariés était en grève depuis le 13 janvier.
L'accord signé prévoit, outre un nettoyage des locaux par les salariés vendredi et une reprise du travail à partir de lundi, "une prime supra-légale de 20.000 euros et une prime variable, en fonction du chiffre d'affaires du site, d'un minimum de 8.500 euros aux salariés licenciés", a précisé Jean-Paul Chamblas, délégué syndical (FO).
"C'est un bon accord, même si on n'a pas obtenu tout ce qu'on voulait, car on a quand même plus que ce que proposait la direction, 6.000 euros, au départ", a-t-il ajouté. "Nous, nous avons réclamé jusqu'à 60.000 euros, dix fois plus, en sachant que ça ne passerait pas", reconnaît Jean-Michel, l'un des ouvriers.
Les cadres retenus conditionnaient quant à eux la négociation à leur libération, après une nuit passée dans une salle de réunion de l'usine. "Il n'y a pas d'autre solution que de nous laisser sortir, puisque notre mandat à négocier nous a été enlevé par la direction", a dit Laurent Dousselin, directeur du site, qui s'est finalement rangé à contrecoeur à un accord signé en deux temps, sur le site, puis à la mairie de Fraisses.
A Saint-Etienne, le tribunal de grande instance avait ordonné jeudi en référé la libération des quatre cadres.
De son côté, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi avait estimé qu'"il ne saurait y avoir de poursuite du dialogue tant que les dirigeants n'auront pas recouvré leur entière liberté d'action" et condamné des "comportements irresponsables.
Akers a annoncé en novembre 2009 la fermeture de l'usine de Fraisses, évoquant un effondrement des commandes.
A l'entrée du site, des salariés s'étaient relayés jeudi autour d'un brasero, avalant sandwiches et cafés pour conjurer le froid, à côté d'un mannequin en bleu de travail, pendu à une corde.
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