Les opérations de remontée de l'épave du vol Rio-Paris devraient débuter d'ici trois semaines à un mois
C'est ce qu'a annoncé lundi la ministre de l'Ecologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet précisant qu'un appel d'offres avait été lancé pour choisir les sociétés qui mèneront cette opération.
Une partie de l'épave, notamment les moteurs et la voilure, et des corps identifiables ont été localisés durant le week-end.
"Une grande part" de l'Airbus A330-203 d'Air France qui s'est abîmé en juin 2009 au large du Brésil, a été retrouvée, a déclaré lundi Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Il reste des corps dans la partie qui a été retrouvée", a déclaré lundi sur France Inter la ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, évoquant "des identifications possibles".
"Tout n'a pas explosé (...). Il y a une partie de l'habitacle et dans cette partie de l'habitacle, il y a des corps", a-t-elle ajouté.
Une dizaine de jours après le lancement de la quatrième phase de recherches en mer, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), l'organisme français qui dirige l'enquête technique, a annoncé dimanche avoir repéré le site de l'accident, non loin de la dernière position connue de l'Airbus A330.
Des recherches en mer ont permis de localiser "des éléments d'avion", selon le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA). "Ces éléments ont été identifiés par les enquêteurs du BEA comme
appartenant à l'épave de l'avion A330-203, vol AF 447", accidenté le 1er juin 2009, a ajouté l'organisme. Les recherches ont été menées par des sous-marins.
Cette découverte, inespérée près de deux ans après le drame, ravive l'espoir d'expliquer les raisons du crash qui a fait 228 morts.
Le champ de débris "relativement concentré"
Les enquêteurs ont "espoir" de retrouver les boîtes noires de l'avion, a indiqué le directeur du BEA, Jean-Paul Troadec. Si tel était le cas, on ignore toutefois si les boîtes noires seraient exploitables après une si longue immersion dans les profondeurs de l'océan.
Seules les boîtes noires, enregistrant les paramètres de vols et les conversations des pilotes, pourraient expliquer avec certitude l'accident.
Interrogé sur les éléments localisés dimanche, Jean-Paul Troadec a précisé qu'il s'agissait "des moteurs et de certains éléments de la voilure". Le directeur du BEA a expliqué que les sous-marins Remus, des engins de poche de quatre mètres de long, avaient fait apparaître des indices de la présence d'éléments de l'avion.
Le BEA avait lancé le 25 mars une nouvelle phase de recherches en mer pour tenter de retrouver l'épave disparue au milieu de l'Atlantique après trois campagnes infructueuses (10 juin-10 juillet 2009, 27 juillet-17 août 2009 et 29 mars-mai 2010) qui ont déjà coûté 21,6 millions d'euros.
La nouvelle campagne est dirigée par Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), organisme privé américain de recherches océanographiques, à bord du navire "Alucia". Elle avait pour but de ratisser une zone de quelque 10.000 km2, soit un rayon de 75 km autour de la dernière position connue du vol AF 447.
Selon une source proche du dossier, les sous-marins Remus, qui travaillent à 4000 m sous la surface de l'océan, "sont en train de photographier les éléments présents de l'avion sur le site de l'accident dans un rectangle de 500 m par 300 m".
Une 5e campagne devrait être prochainement lancée pour récupérer les morceaux de l'appareil. Au plan judiciaire, le constructeur Airbus et Air France ont été récemment mis en examen pour homicides involontaires.
Le repêchage des corps, un problème "épineux"
"Le repêchage des corps est un peu épineux. Il y a un aspect traumatisant. Cela pose des problèmes d'identification. On ne sait pas dans quel état ils sont", a déclaré l'association des familles de victimes. "Cela risque de susciter un débat entre les familles qui voudront laisser les corps au fond de l'Atlantique et celles qui voudront les remonter à la surface", ajoute l'association.
Le drame s'était produit le 1er juin 2009, faisant 228 morts, sans aucun survivant. Une cinquantaine de corps avait été repêchée quelques jours après.
L'association se dit par ailleurs "insatisfaite" de la réponse des autorités françaises sur les raisons qui les ont amenées à ignorer, dans leurs précédentes campagnes de recherche, la zone où les débris et les corps ont finalement été trouvés. "Il y a eu un certain nombre d'indices qui auraient pu être exploitées bien avant", regrette-t-elle. Elle cite notamment une dernière nappe de kérosène proche de la dernière position connue de l'appareil d'Air France.
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