Les jeunes entre 15 et 24 ans connaissent depuis la crise une forte hausse du chômage de longue durée en France
Ce phénomène est observé "dans presque tous les pays" selon le Bureau international du Travail (BIT).
Fin mars, 111.300 jeunes étaient inscrits comme demandeurs d'emploi depuis plus d'un an, soit près d'un sur cinq inscrits en catégories A, B et C, selon le service statistiques du ministère de l'Emploi (Dares).
Cela représente une hausse de 46,6% par rapport à mars 2009, après une hausse de 11,9% comparé à mars 2008.
D'après le dernier tableau de tableau de bord de la DARES, la durée moyenne d'inscription des sortants des listes de Pôle emploi âgés de moins de 25 ans a atteint 125 jours, contre 207 tous âges confondus.
"Le chômage de longue durée parmi les jeunes a déjà commencé à augmenter dans presque tous les pays, surtout en Espagne et aux Etats-Unis", observe le Bureau international du travail (BIT) dans une étude parue en juillet.
"Une menace pour la cohésion sociale"
"L'impact du chômage de longue durée sur la jeunesse peut être dévastateur", ajoute le BIT, observant "une augmentation du nombre de 'jeunes inactifs' qui ne sont ni à l'école ni sur le marché du travail (...)".
"Compte tenu de la gravité de la situation, on peut craindre que, si rien n'est fait rapidement, la situation de la jeunesse ne devienne insoutenable dans certains pays, constituant une menace pour la cohésion sociale", jugent les auteurs.
Or, "plus les personnes sont coupées du monde du travail, plus il devient difficile et coûteux de les encourager à retourner vers l'emploi productif. Il y a aussi d'importantes conséquences sociales liées à l'exclusion, notamment la propension aux comportements antisociaux, voire la délinquance juvénile."
Une "génération perdue"
Le BIT rappelle que "les jeunes ont été affectés de manière disproportionnée par la crise mondiale" qui "a exacerbé les problèmes déjà existants".
"Avant la crise, le chômage des jeunes était déjà beaucoup plus élevé que celui des adultes et de nombreux jeunes diplômés en emploi, en particulier des jeunes femmes, occupaient des emplois relativement peu qualifiés ou informels, source d'un énorme gâchis de ressources humaines et d'une frustration considérable parmi les jeunes gens et leurs familles", souligne-t-il.
Le rapport du BIT issu de cette étude parle d'un risque de "génération perdue" et chiffre à 81 millions le nombre de 15-24 ans au chômage en 2009.
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