Les cinq initiatives pour lutter contre le gaspillage alimentaire
Le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a présenté l'opération "De l'étable à la table", jeudi.
SOCIETE - L'objectif est de diviser par deux le gaspillage alimentaire d'ici à 2025. Le gouvernement a présenté, jeudi 6 décembre, des initiatives pour lutter contre ce phénomène, dans le cadre de l'opération "De l'étable à la table", qui réunit les acteurs de la chaîne alimentaire et les associations d'aide aux plus démunis. Ces mesures seront évaluées dans les six prochains mois pour voir comment elles pourraient être généralisées, a expliqué le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot.
Aujourd'hui, chaque Français jette en moyenne 20 kilos de nourriture par an, dont 7 kilos de produits encore sous emballage. Un comportement qui pèse sur le portefeuille des ménages puisqu'il représente une dépense inutile de 400 euros par an. Voici les initiatives pilotes retenues par l'exécutif.
1Des confitures avec des fruits non consommables
Deux femmes girondines ont créé une entreprise pour récupérer les fruits non consommables. Elles font des confitures, sous la marque "5". "Ça permet de récupérer le résidu du résidu", souligne Alain Seugé, président de la Fédération française des banques alimentaires, car sur 1 210 tonnes de fruits et légumes récupérés par la banque alimentaire dans la région de Bordeaux, 200 tonnes étaient jetées car trop abîmées.
2Des aliments récupérés directement chez l'habitant
C'est ce que vont expérimenter les producteurs Légumes de France avec l'agglomération de Tours, en 2013. Une camionnette, un peu à la manière des vendeurs de glaces qui passent avec un micro dans les rues, sera dépêchée pour récupérer des aliments prêts à être jetés afin de les redistribuer aux associations.
3Les invendus des marchés revendus moins chers
Le réseau des épiceries solidaires (Andes) s'est lancé dans la collecte des invendus des marchés de gros. A Rungis (Val-de-Marne), l'Andes a mis en place Le Potager de Marianne, qui récupère des invendus et les revend 30 centimes le kilo aux associations. De la marchandise "neuve" est aussi achetée et revendue 70 centimes le kilo. Ce "potager" de récup donne en outre du travail à temps partiel à vingt personnes éloignées de l'emploi.
4Des promotions sur les produits bientôt périmés
A côté de ces initiatives solidaires, des poids lourds de l'alimentaire planchent aussi sur la question, à l'image de Monoprix. L'enseigne va proposer dès l'année prochaine davantage de promotions sur les produits qui arrivent en fin de période de consommation. Elle organisera également des promotions différées : j'achète trois produits pour le prix de deux, mais je récupère mon dernier lot plus tard afin qu'il ne se périme pas sur mes étagères.
5Du compostage dans les collèges
La restauration collective s'engage également. Par exemple, les collèges de Dordogne mettent en place du compostage dans les établissements afin de sensibiliser les élèves au recyclage. Deux morceaux de pain seulement sont par ailleurs donnés aux collégiens à la cantine. S'ils en veulent un autre, ils demandent. On évite ainsi de jeter les dix morceaux de pain qu'ils auraient pris sur leur plateau, explique Jean-Pierre Saint-Amand, vice-président PS du conseil général.
Ces initiatives pourront essaimer si elles sont jugées suffisamment efficaces. Le gouvernement se laisse jusqu'à avril pour les évaluer, avant la signature d'un pacte national antigaspillage, en juin.
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